L’endométriose a souvent été un mal indicible qui empoisonne le quotidien de nombreuses femmes. Pourtant une femme sur dix en souffre et l'ignore. Comment alors trouver la force d'étudier, d'aimer un homme, d'envisager un avenir professionnel, avec cette douleur permanente ? Virginie Durant, est l’une de ces femmes. A 19 ans, elle subit une ablation de kystes aux trompes ; à 25 ans, elle est traitée pour une fausse couche alors qu'elle n'est pas enceinte. Sans le savoir, elle souffrait d'endométriose. Un véritable calvaire qu'elle nous raconte au micro de Vivre FM, dans l’émission Le Grand Témoin - Bien dans sa tête. 

Méconnue des médecins et gynécologues, la maladie de l’endométriose aura bien souvent été dans l’angle mort. Les femmes victimes de ce mal atroce, handicapant et quotidien font ainsi face à une double souffrance, celle de la douleur qu’elles ressentent et celle de l’incompréhension du monde extérieur dans lesquelles elles se retrouvent plongées. Si les découvertes actuelles permettent de nommer enfin ce mal qui touchent de nombreuses femmes, ces dernières auront parfois supporté l’innommable et des situations atroces.

« C'est normal, ce sont les règles ! »

C’est ce que nous révèle le livre de Virginie Durant dans son livre, Des Barbelés dans mon corps, aux éditions du Rocher. Lors de l’apparition de ses règles très douloureuses, ce sont les stéréotypes liés aux femmes qu’elle a dû affronter, notamment l'idée qui consiste à penser que « C’est normal ce sont les règles, une femme ça souffre ! ». Ces souffrances qui pouvaient intervenir n’importe quand, ne semblait être compris que de ses parents qui ont toujours manifesté leur soutien sans faille.

Pendant de longues années, devant l’absence de traitement et d’explications des praticiens, Virginie Durant s’est alors renfermée sur elle-même, s’est énormément jugée et dévalorisée. D’autant plus que sa maladie avait aussi des conséquences sur son corps qui le rendait différent de celui de ses camarades de classe « Je pensais que je ne méritais pas d’avoir des amitiés car mon corps n’était pas assez beau... » nous avoue t-elle. 

Un mal indicible

Dans le même temps, la souffrance ne s’est pas atténuée, bien au contraire. Et les mots pour exprimer la souffrance manquent cruellement, le terme d’endométriose, paru en 2001 pour la première fois, ne commence qu’à être connu que depuis quelques années. Ce n’est qu’après avoir affronté des jugements hâtifs, des incompréhensions, des accusations sans fondement et de multiples remises en question, que Virginie Durant a pu guérir.

À 36 ans, on découvre enfin le mal dont elle est victime et se fait rapidement opérée. L’opération s’avérera être un succès puisque si elle connaît encore quelques douleurs, elles n’ont plus rien de comparables à celles vécues il y a quelques années. Et si l’endométriose est un sujet dont on parle désormais, le mépris lui n’a pas disparu... « Vous ne voulez pas travailler à cause de vos règles ! » telle est la phrase prononcée par le médecin de la Sécurité Sociale lors d'un contrôle alors même qu’elle avait été diagnostiquée. Cette sentence aura été le point de départ qui lui a donné l’envie et la colère pour écrire son livre, Des Barbelés dans mon corps, qu’elle considère comme un « cri de ses entrailles ».

Avec le recul qu'elle a sur ces années vécues et avec les connaissances nouvelles au sujet de l'endométriose qui se font jour, elle vient nous rappeler que « La douleur féminine n'est pas normale ! ». Un message ô combien nécessaire surtout quand on sait que près d'une femme sur dix est atteinte d'endométriose. 

Des Barbelés dans mon corps, aux éditions du Rocher :
https://www.editionsdurocher.fr/livre/fiche/des-barbeles-dans-mon-corps-9782268101279

Texte - Nathan Nagendra

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