Bien dans sa tête

À retrouver toutes les semaines par Carole Clémence

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Alexis : "Au Cameroun, on cachait parfois les albinos dans les maisons..."

Podcast diffusé le 31/01/2019 à 09h00.

"Le Grand Témoin - Bien dans sa tête", ce jeudi 31 janvier 2019, est consacré à l'histoire d’Alexis, albinos né au Cameroun. De son enfance parfois compliquée au Cameroun jusqu’à son arrivée en France où il y a fondé une famille, il revient avec sincérité sur les moments forts qui ont jalonné sa vie, déjà bien remplie. Et pour l’avenir, une chose est sûre, il ne se départira jamais de son optimisme qui constitue son véritable leitmotiv !

Alexis est un homme qui sait rester optimiste malgré les coups durs du sort. Né albinos au Cameroun et déficient visuel, il souffre de cette différence. À l'âge de 12 ans, sa famille arrive en France et sa situation s'améliore. Il fait des études et refuse d'être dirigé vers l'enseignement spécialisé pour les malvoyants. Puis à l'âge adulte, il travaille, fonde une famille, a deux enfants et mène une vie épanouie.

Mais au bout de 13 ans de vie commune, sa compagne et lui se déchirent et c'est le cauchemar qui débute pour Alexis : il ne voit plus ses enfants qui le vivent très mal et "tournent mal". Durant les difficiles années qui suivent, malgré le désespoir qui le guette, il tente de garder espoir et ne pas sombrer dans la dépression. Il ne baisse pas les bras pour le bien de ses garçons. Maintenant que le plus dur est passé, Alexis se confie sans détours à notre micro.

Il y a 45 ans, Alexis était né blanc dans une communauté majoritairement noire. Malvoyant aussi, il subissait de nombreuses discriminations. “Au Cameroun, beaucoup de blancs sont rejetés et même assassinés. On en parle pas mais ça existe notamment au nord du pays” nous révèle Alexis. Un autre problème s’ajoutait : le climat au Cameroun est trop chaud pour sa peau.

Si Alexis survivait au sud du pays, ce n’est pas le cas pour plusieurs autres Albinos et handicapés qui sont tués immédiatement après leur naissance dans le nord. Si certains échappent à ce sort terrible, ils vivront dans des conditions affreuses : “Vous pouvez fréquenter une famille pendant un moment… et au bout d’un temps, vous vous rendez compte qu’au fond d’une cuisine obscure, on cache un albinos ou un handicapé” déplore notre invité.

Le témoignage d’Alexis nous prouve que le chemin en faveur de l’acceptation de tous s’annonce très long mais la leçon de vie qu’il nous prodigue de par son parcours montre qu’on peut toujours se sortir des étaux dans lesquels nous pouvons nous trouver.