L'info différente
Noël : Et si vous offriez une main en 3D, à des enfants privés de doigts?
Podcast diffusé le 20/12/2018 à 11h39.
C'est une formidable initiative, possible grâce à l'avancée technologique. L'association E-nable rassemble des volontaires qui possèdent une imprimante 3D, pour ensuite fabriquer des prothèses de main, afin de les offrir à des enfants qui n'en ont pas. Chaque année en France, plus de trois cent enfants naissent avec une agénésie (un membre qui ne s’est pas formé complètement avant la naissance). En utilisant les technologies de l’impression 3D pour concevoir, fabriquer et offrir des appareils d’assistance à des personnes privées de doigts, l'association permet de changer la vie de nombreux enfants.
L'agénésie transverse des membres supérieurs est une malformation génétique, elle entraîne chez ceux qui en souffrent une absence de bras ou de mains à la naissance à cause d'une anomalie durant la formation du fœtus. C'est une malformation relativement rare, il y aurait à peu près 150 enfants qui naissent chaque années en France avec une agénésie selon l'agence Santé publique France. Mais les moyens pour les aider, les prothèses notamment, étaient assez peu efficaces, leurs mouvements restant quand même assez limités.
C'est pour cette raison qu'a vu le jour E-nable France, en s'inspirant d'un concept apparu aux États-Unis en 2013. Concrètement, E-nable fonctionne comme un réseau collaboratif, il rassemble plusieurs volontaires possédant une imprimante 3D (appelés makers), afin de les mettre en contact avec des familles d'enfants n'ayant pas de mains, pour qu'ils puissent leur en fournir une. Fabriquer une main avec une imprimante 3D est quelque chose de relativement facile, les modèles se trouvent en ligne, il n'y a pas besoin de beaucoup de matériel, du fil élastique, du fil nylon, de la mousse entre autres. Au final, le coût de production tourne autour de 50 euros, une somme qui est prise en charge par l'association.
Une main personnalisée
Les enfants auxquels les mains sont destinés ne sont pas passifs dans le processus de conception, ils rencontrent le maker, peuvent lui dire quel modèle ils veulent pour leur main, ils peuvent la faire customiser, lui donner certaines couleurs, certains aspects. Le but étant que l'enfant puisse avoir la sensation que cette main est bien la sienne, qu'il s'agit de celle qu'il voulait, et non pas d'une prothèse impersonnelle. Toutefois, une main n'est généralement pas éternelle, les enfants grandissent, et il faut alors en créer une autre qui soit adaptée à leur nouvelle morphologie. Cela permet de tisser des liens forts entre les familles et les makers.
Une aventure humaine qui vient d'être récompensée, il y a deux semaines, en recevant le prix nouvelles technologies lors de la cérémonie Accompagnements et handicap organisée par le groupe de protection sociale Klésia. Durant cette soirée, E-nable à également reçu le prix du public, avec une somme de 25000 euros pour les deux récompenses. Une belle reconnaissance pour cette association innovante, qui espère bien se développer, pour acheter plus d'imprimantes 3D et recruter plus de makers, afin de continuer à donner la main aux enfants qui en ont besoin.
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