45 000 personnes internées dans des établissements psychiatrique sont mortes de faim durant la guerre. Cette surmortalité est liée au rationnement. Les rations distribuées à cette époque sont insuffisantes pour nourrir une personne. En général, les Français s’en sortent grâce au marché noir ou à la débrouille. Dans les établissements, les résidents sont isolés et meurent de faim. La Faim des fous est l’un des longs-métrages en compétition pour le festival Entr’2 Marches organisé à Cannes depuis le 18 mai. Ce documentaire signé Franck Seuret est une véritable enquête, il explique comment se construit l’occultation d’un événement. « Il y a une forme de culpabilité chez les familles qui ont placé l’un de leurs membres dans ces hôpitaux », explique le réalisateur.

Une professionnalisation de la production

La Faim des fous est l’un des 20 films en compétition, dont plusieurs longs-métrages. Créé par quatre membres de l’Association des paralysés de France en 2010 qui souhaitaient faire connaître les films sur le thème du handicap, l’événement attirait jusque là des courts métrages. « En tout cas maintenant, on est sur des films professionnels » se réjouit Jean-Michel Carré, président du jury. Le festival a pour parrains l’actrice Chantal Lauby et l’homme de radio et de télévision Vincent Perrot. Parmi les membres du jury figure Bruno Gomila, un acteur sourd à l’affiche du film La Famille Bélier. En tout 700 films sont projetés, des œuvres venues de 90 pays. Les projections attirent des classes de collégiens et de lycéens le matin et celles des autres festivaliers l’après-midi.

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