Midi & Vous
Josée Grard : «Certaines personnes ne veulent pas trouver le blanc, d'autres ne veulent pas trouver l'esclave »
Podcast diffusé le 24/04/2019 à 10h30.
Deux descendantes d'esclaves, Béatrice Farouil et Josée Grard, toutes deux membres du Comité Marche du 23 mai 1998, racontent l'histoire encore sensible de leurs ancêtres.
A partir du 17e siècle, des millions de femmes et d'hommes sont arrachés au continent africain pour constituer la main-d'oeuvre bon marché des plantations en plein essor. La production de sucre de canne était jugée trop onéreuse pour ne pas être produite par des esclaves. L'esclavage aux Antilles fut d'abord aboli en 1794 avant que Napoléon Bonaparte ne le rétablisse en 1802, puis définitivement en 1848.
Deux descendantes d'esclaves témoignent
Nos deux invitées, descendantes d'esclaves, représentent le Comité Marche du 23 mai 1998 (CM98) où elles sont bénévoles. Béatrice Farouil est responsable de l'atelier de généalogie et d'histoire des familles antillaises de l'association CM98 tandis que Josée Grard est l'une des responsables de la permanence généalogiques. Elles retracent pour nous l'histoire de leurs ancêtres et celui des esclaves antillais plus généralement.
Réhabiliter, honorer et défendre la mémoire
Cette association a une histoire particulière : le 23 mai 1998, à l’occasion du 150è anniversaire de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises, une marche silencieuse réunit 40 000 personnes à Paris pour honorer la mémoire des victimes de l’esclavage colonial. Cette marche contribuera de façon décisive à l’adoption de la loi Taubira, reconnaissant la traite et l’esclavage comme crime contre l’humanité. Le 30 novembre 1999, les organisateurs de la marche du 23 mai créent le Comité Marche du 23 Mai 1998 (CM98). Le Comité Marche du 23 mai est une association mémorielle antillaise dont l’objectif est de réhabiliter, honorer et défendre la mémoire des victimes de la traite négrière et de l’esclavage des ex colonies françaises. Elle s'occupe aussi de faire connaître l’histoire de la traite négrière et de l’esclavage colonial, ainsi que les spécificités des sociétés post-esclavagistes. Enfin, elle participe également aux luttes contre toutes les stigmatisations et les discriminations de population du fait de leur origine, leur genre, leur culture, leur religion ou leur histoire.
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