Forte de plus de 620 000 adhérents, la CFDT occupe aujourd’hui une place importante dans la vie des entreprises. Si l’organisation est aussi puissante aujourd’hui, pour Laurent Berger, c’est le fruit d’un travail de proximité initié depuis quelques années.“On ne ressent jamais les choses que lorsqu’on est mis en situation” affirme Laurent Berger qui passe par ailleurs beaucoup de temps à rencontrer les salariés dans les entreprises pour écouter et faire partager les différentes réalités qui s’observent dans le monde professionnel.

L’une des ambitions de Laurent Berger ? “Porter la voix du collectif et construire un monde du travail plus juste” comme il le déclare à notre micro dans le noir le plus complet. Alors que le climat social est plus que crispé en France, le secrétaire général de la CFDT entend porter des propositions concrètes pour la société. Face aux aspirations de certains citoyens à être davantage écouté et entendu, il appelle de ses voeux à ce que tout le monde renoue avec le dialogue et l’échange. “Moi je suis pour le compromis et que chacun fasse un bout de chemin vers l’autre” rappelle notre invité qui souligne également qu’il est “un enfant de l’éducation populaire” un milieu grâce auquel il a acquis la conviction que le collectif est une force incroyable.

Plus d'inclusion et une meilleure reconnaissance pour les aidants

C’est pour parvenir à une société plus inclusive que l’organisation syndicale oeuvre aussi en faveur des personnes éloignées de l’emploi, notamment les personnes en situation de handicap “la question du handicap est centrale dans les projets de la CFDT” juge d'ailleurs Laurent Berger. C’est notamment par le biais des insertions professionnelles que l’organisation souhaite et demande des mesures fortes, des mesures qui seraient la bienvenue quand on sait que les personnes en situation de handicap connaissent un taux de chômage deux fois plus élevé que le reste de la population.

Autre sujet important pour la CFDT : la demande d’un statut pleinement reconnu pour les aidants. Estimé à près de 11 millions de personnes en France, ces derniers, bien souvent dans l’ombre, ne bénéficient que de trop de peu de droits. Il alerte toutefois sur un aspect, les aidants familiaux ne doivent pas se substituer au besoin de professionnels pour accompagner les personnes âgées, dépendantes ou en situation de handicap. “Un des risques c’est de demander à chacun de se débrouiller avec ses anciens” signale Laurent Berger. De plus, c’est bien souvent la gent féminine qui se retrouve plus souvent au chevet des proches souffrants et/ou dépendants, inconcevable pour la CFDT qui veut oeuvrer pour une société plus juste.

Texte - Nathan Nagendra
Photo - Fred Pierre

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