Plus de 12 millions de personnes sont menacés de famine au Yémen, plus que la population de la Belgique. Ce pays du sud de la péninsule arabique est ravagé par une guerre civile depuis plus de quatre ans. Les belligérants utilisent toutes les méthodes de l’instrumentalisation de la faim : le bombardement de marchés, le blocage de routes et de ports. Ce pays est vulnérable. Avant même la guerre civile 80 % de la nourriture était déjà importée. « L’Onu parle de la catastrophe humanitaire la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale » précise Lucie Codiasse, directrice de la communication à Action contre la faim. Action contre la faim travaille au Yémen avec une centaine de collaborateurs, elle demande le droit à un meilleur accès humanitaire à ces pays pour accompagner et ravitailler les civils.

Favoriser l’accès humanitaire

Un pas positif a été franchi en mai 2018 avec l’adoption de la résolution 2417 du Conseil de sécurité. Le texte fait le lien entre les conflits et la faim et dénonce l’arme alimentaire. « C’est un grand pas en avant, mais il faut des actes », estime Lucie Codiasse pour qui les États doivent traduire leur engagement sur le terrain. Il faut préciser que les organisations humanitaires ne tiennent pas de discours politique au nom du principe de neutralité et qu’elles interviennent au cœur des conflits, ce qui fait d’elles des cibles potentielles. Dans le monde, 60 % des personnes touchées par la famine le sont pour des raisons politiques ou militaires. Cela concerne des pays tels que le Nigeria, le Congo, le Soudan du Sud ou encore la Birmanie.

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