Son témoignage a du poids. Celui de groupe Sisley qu'il préside mais surtout le poids des valeurs familiales et des expériences personnelles qui ont forgées ses convictions et un engagement réel.

Il se destinait à être journaliste. 

A la mort de son frère, il reprend progressivement les rennes du groupe Sisley créé par ses parents avec qui il apprend à faire de l'entreprise une marque mondiale présente dans plus de cent pays.

Adieu le journalisme, vive le management ! "L'attrait est devenu une passion", dit-il et cette passion est celle qui anime sa famille comme celle des milliers de collaborateurs du groupe.

"Savoir qui dirige et pouvoir s'exprimer", c'est le sens qu'il donne au management de proximité qu'il exerce auprès d'équipes enthousiastes et passionnées.

" J'admire les gens qui construisent un projet et l'installent dans le temps comme Zuckerberg ou les fondateurs de Snapchat". "Start, c'est bien, mais Up, c'est mieux", ajoute-t-il, même s'il concède qu'il faut de tout pour faire un monde.

" Le vrai luxe, s'est de se retrouver dans un environnement maîtrisé dans lequel on peut faire de belles choses"

Prendre le temps pour inspirer confiance. C'est sa clé. 

"Quand vous avez le temps, votre rapport n'est pas le même avec les équipes, l'environnement de l'entreprise et même avec les produits que vous créez"

Le temps, il  le prend aussi pour orienter les action de sa Fondation qu'il engage notamment sur la voie de la santé mentale à la mort de sa soeur atteinte de schyzophrénie.

" Nous avons créé la Fondation Sisley  pour structurer les engagements du groupe et avoir un effet de levier, pousser à la prise de conscience sur certains sujets "

La culture (sa passion),  Paris (qui figure dans la marque Sisley-Paris), les femmes (ses clientes) sont autant de thèmes sur lesquels la Fondation oriente ses efforts avec l'idée de comprendre les projets, de suivre la manière dont l'argent est utilisé. De garder une proximité avec les actions pour les amplifier si besoin.

Mais sur les maladies mentales et l'éducation, son ton change car selon lui, les réponses proposées aujourd'hui ne sont pas à la hauteur des enjeux.

Son leitmotiv : créer des ponts, créer du lien pour permettre à toutes les entités de la société de comprendre puis d'agir efficacement.

" Un euro investit en matière de santé mentale peut faire économiser 37 euros. Aujourd'hui le coût  est absolument délirant parce qu'on fait trop peu "

Infaillible, Philippe D'Ornano ne tombe pas dans le piège sensoriel tendu par Tiffany et détecte instantanément, à l'aveugle, un parfum Sisley parmi d'autres !

L'heure passe vite mais il prend encore le temps de préciser la place des femmes dans son groupe et la perception qu'il a du handicap dans sa propre entreprise.

Même dans le noir absolu, il ne perd pas pied. 

Un homme simple, direct, positif et conscient.