L’art brut japonais s’expose à la Halle St-Pierre (Paris) et met à l’honneur des artistes différents, tous atteints par un handicap mental. La particularité de l’art brut, c’est d’être exercé par des personnes qui n’ont pas de connaissance artistiques, ce sont souvent des créateurs marqués par une forme d’isolement social. Le Japon joue un rôle important sur la scène mondiale, comme le montre une cette exposition que Virginie Leydier est allée visiter pour Vivre FM. Reportage! 

« L’art des fous », c’est ainsi que le peintre Jean Dubuffet décrit l’art brut dès 1945. Par « fous » on désigné à tort les personnes en souffrance psychique mais aussi les détenus, les déracinés et les exclus de tous bords, parce qu’incompris des autres et parce qu'ils inventent leurs propres codes, hors des écoles des beaux-arts. La création sans culture académique existe sous toutes les latitudes, y compris au Japon, ce pays lointain mais qui joue un rôle moteur dans l’art brut. Après avoir été réduit à la confidentialité pendant des décennies, l'art brut a trouvé sa place chez le public et même dans le marché de l'art.

Deux survivants de la bombe atomique

Le pays du soleil levant contribue de manière originale à l'art brut, comme le montrent une cinquantaine d'artistes exposés dans Art brut japonais II. Kazu Suzuki a pris le parti d'utiliser un métier à tisser pour créer des peintures originales. Masaki Hironaka et Yukio Karaki sont deux survivants des bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki, leurs oeuvres sont bouleversantes, elles sont d'ailleurs placées dans une salle à part. L'art brut est désintéressé, les créateurs se sentent investis de la volonté de témoigner et d'expérimenter. L’exposition Art Brut japonais en est à sa deuxième édition, huit ans après la première il y a huit ans.

Art brut japonais II  jusqu'au 10 mars 2019 à La Halle Saint-Pierre, tarif 9 euros, tarif réduit 7 euros.

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