Clémence Quéré, Pauline Gonthier, Chloé Poujol, étudiantes Master 2 alimentation et santé à l'école Uni Lasalle à Beauvais, Désiré Leroux, Elvis Desailly résident du Foyer occupationnel "L'étincelle" de l'Arche à Beauvais, Palmira Ferreira, assistante d'atelier cuisine au Foyer occupationnel "L'étincelle" de l'Arche à Beauvais.

Un programme nutritionnel et un jeu sportif adapté améliorent le bien-être et le statut pondéral de personnes en situation de déficience intellectuelle.


Une étude sur la prévention du surpoids pour les personnes avec un handicap mental :


En France, 792 000 personnes souffrent d’une déficience intellectuelle. Les actions de prévention pour cette population sont jugées insuffisantes par rapport à la population générale. Pourtant, ces personnes ont un risque d’obésité plus élevé. C’est dans ce contexte que le projet s’est déroulé à l’Arche à Beauvais, foyer de vie accueillant 16 personnes en situation de déficience intellectuelle.

Un état des lieux réalisé avant la mise en place du plan d’action a montré une insuffisance d’activité physique régulière pour une partie des résidents et une consommation alimentaire non adaptée et excessive. Le but de ce projet est d’améliorer le bien-être et le statut pondéral des personnes en situation de déficience intellectuelle grâce à la mise en place d’un plan d’action. Celui-ci comprend un programme nutritionnel accompagné d’une formation sur l’équilibre alimentaire destinée aux assistants ainsi qu’un jeu sportif adapté.

Matériel et méthodes:

Le plan d’action a été mis en place sur une période de 9 semaines à partir du 6 mars 2017 au sein de l’Arche à Beauvais. La population étudiée comprend 7 femmes et 9 hommes âgés entre 20 et 72 ans (moyenne d’âge : 43 ans) en situation de déficience intellectuelle (n=16). Un questionnaire de bien-être a été remis aux 16 résidents (questions adaptées aux capacités de compréhension) et aux assistants avant et après la mise en place du plan d’action. Ces questionnaires permettent d’évaluer le bien-être des résidents à travers la mesure des indicateurs suivants : la qualité de sommeil, la pratique régulière d’une activité physique et les sensations alimentaires avant et après les repas. Sur les 16 résidents, 4 sont en situation d’obésité et 2 en situation de maigreur. Le poids de ces 6 résidents a été relevé avant et après la mise en place du plan d’action.


 
Résultat : un poids plus adapté, mais aussi un meilleur sommeil :

La comparaison des résultats des questionnaires avant et après la mise en place du plan d’action a mis en évidence une amélioration de la qualité du sommeil des résidents. 38% avaient des difficultés à s’endormir avant le plan d’action contre 17% après. 86% des résidents estiment pratiquer une activité physique régulière contre 69% avant la mise en place du plan d’action.

Le jeu sportif adapté a ainsi permis de motiver certains résidents à adopter de nouvelles habitudes de vie. Cependant, le sentiment de faim entre les repas est plus important depuis la mise en place du plan d’action : 67% se plaignent d’avoir faim entre les repas contre 12% avant. Ces résultats s’expliquent par un changement important de leurs anciennes habitudes (portions réduites). Concernant l’évolution pondérale sur les 9 semaines, les 4 personnes en situation d’obésité ont perdu en moyenne 1,1kg ± 0,7. Les 2 personnes en situation de maigreur ont pris en moyenne 0,75 kg ± 0,2.
Conclusion: La mise en place du plan d’action a montré des résultats encourageants concernant la qualité de sommeil, la pratique d’une activité physique régulière et l’évolution des poids des résidents. Toutefois, il reste des axes d’amélioration pour réduire les contraintes et pérenniser l’utilisation des outils.