Schizophrène

Le "pousseur" schizophrène du RER A condamné à de la prison ferme

Le 2 avril 2010, un homme meurt sous les rails du RER A, poussé par un schizophrène. ©FALHakaFalLin / Flickr
Le 2 avril 2010, un homme meurt sous les rails du RER A, poussé par un schizophrène. ©FALHakaFalLin / Flickr
Ahmed Konkobo, schizophrène, écope de 16 ans de prison ferme. Les juges ont assorti la peine d'une obligation de soins. En avril 2010, il avait tué Subramaniam Rasalingam en le poussant contre une rame de RER A. Il encourait jusqu'à trente ans de réclusion criminelle.

Ahmed Konkobo était poursuivi pour homicide volontaire et risquait jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle. Cet homme, âgé d'une trentaine d'années, diagnostiqué comme schizophrène, avait tué un homme en avril 2010 sur une rame de la ligne A du RER, à la station "Gare de Lyon".

Les vidéosurveillances de la RATP attestent du drame. Le 2 avril vers 6h du matin, Ahmed Konkobo donne un violent coup de pied dans le dos d'un voyageur qui attendait son train. Projeté sur les rails, l'homme de 53 ans meurt sur le coup.

Jeudi 13 décembre, l'homme est condamné à 16 ans de réclusion criminelle. La peine est assortie d'une obligation de soins et d'un suivi socio-judiciaire de quinze ans. En cas de non respect de ses obligations, qui prendra effet quand il aura purgé sa peine, Ahmed Konkobo retournerait en prison pour cinq ans au maximum, a décidé la cour.

L'avocat général, Olivier Bray, avait estimé dans la matinée qu'Ahmed Konkobo, 31 ans, était coupable de "faits odieux par leur brutalité, leur sauvagerie, leur gratuité". L'avocat de l'accusé, Pierre Lumbroso, avait pour sa part cherché à démontrer que son client n'avait "pas l'intention de donner la mort" .

Une "altération" de son discernement, mais pas à une "abolition"

En garde à vue, l'accusé avait d'abord justifié son geste par un mauvais regard que lui aurait lancé le voyageur. Il avait ensuite changé de version, disant qu'il admettait que la présence de personnes d'origine indienne ou pakistanaise l'obsédait. Les expertises psychiatriques réalisées pendant l'instruction ont conclu à une "altération" de son discernement, mais pas à une "abolition" qui aurait entraîné son irresponsabilité pénale et l'impossibilité de le juger.

Les accidents de ce type sont rares mais se multiplient ces derniers temps. En février, un SDF jugé pour les mêmes faits avait été acquitté par la cour d'assise des Hauts-de-Seine. Il avait été reconnu irresponsable pénalement.