Nouvelle-Zélande

Le maori de Nouvelle-Zélande s'enrichit de 200 mots sur le handicap et la santé

Keri Opai, un haut fonctionnaire à l'origine du glossaire sur le handicap
Keri Opai, un haut fonctionnaire à l'origine du glossaire sur le handicap

Un glossaire apporte à cette langue autochtone un vocabulaire sur la santé et le handicap, mais en suivant une approche positive qui ne discrimine pas les personnes.

Comment parler des différentes formes de handicap dans une langue qui ne possède pas le vocabulaire pour cela ? Cette question est le point de départ du travail de Keri Opai, responsable du centre de gestion de la santé mentale, des addictions et des handicaps. Ce Néo-Zélandais a travaillé durant des années pour arriver à mettre en place un glossaire de plus de 200 mots comme « tangata marehu » pour désigner une personne malvoyante, iokerawai qui signifie paralysie mais parfois les termes sont plus abstraits comme « manawaroa » pour dire résilience. Ce glossaire Te Reo Hāpai (Le Langage de l’enrichissement) a été publié fin juin.

« Handicapé », qui a « une capacité différente »

Ce travail linguistique inédit s’adresse d’abord aux 125 000 locuteurs du maori de Nouvelle-Zélande, au-delà il repose sur une réflexion sur la manière de parler des handicaps. Ce glossaire n’utiliser pas de termes négatifs. On a ne dira pas d’une personne qu’elle est « handicapée » comme en français ou disabled comme en anglais. En maori le terme « waikaha » signifie « qui a une force ou une capacité différente ». Même chose pour les porteurs d’autisme, « takiwatanga » désigne des individus qui ont leur « propre espace-temps ». Depuis 1987, le maori est une des langues officielles de la Nouvelle-Zélande, aux côté de l’anglais et de la langue des signes.