Grand Corps Malade
Handicap et humour : les perles du livre de Grand Corps Malade
Le film Patients, qui sort le 1er mars est tiré du livre publié en 2012. le slameur y raconte la période de rééducation qui a suivi son accident de plongeoir. Le livre est une immersion dans la vie d’une groupe de jeune au centre de rétablissement de Coubert (77). Grâce à l'humour, l'auteur livre des réflexions édifiantes et drôles sur le handicap.
Quand on est tétraplégique ou paraplégique, comme le sont certains patients du centre de rétabilssement de Coubert, l'humour est une question de survie. Fabien Marsaut, alias Grand Corps malade rapporte dans son livre des propos crus, directs. Il s'agit des observations de l'auteur et de ses camarades sur le handicap.
Le jeune homme fait son entrée au centre de Coubert par une journée d’été, il est tout de suite impressionné par la longueur des couloirs :
« Je crois que l’architecte de ce centre avait une passion depuis tout petit pour les couloirs. »
Fabien Marsaut est allongé à longueur de journée, le visage tourné vers le plafond. Le narrateur s'ennuie tellement qu'il en arrive à compter les petits carrés de la grille du néon et à faire une réflexion sur la peinture du plafond :
« En réanimation, le plafond était jaune pâle… Enfin, je pense qu’à la base il était blanc, mais il a dû se fatiguer à force de regarder des mecs en galère, des tuyaux dans la bouche. »
Fabien et ses camarades forment un groupe de cinq jeunes originaires de villes de banlieue :
« C’est comme une bande de mecs qui trainent en bas du bâtiment, sauf que tous les voisins portent une blouse blanche »
Le narrateur nous présente le personnel du centre, les aide-soignants et les infirmières. Fabien en profite pour tordre le cou au mythe de la femme sexy en blouse blanche. Rien de mieux qu'un rappel sur les selles et les sondes urinaires :
« Bonjour la petite Josy qui entre en faisant la gueule dans son espèce de bas de kimono jaunâtre et qui te dit : « Bon, allez c’est l’heure d’aller à la salle !" Grand Corps Malade conclut :
« Je peux vous assurer que, très rapidement tu te fous complètement de ce qu’il y a, ou pas sous la tenue de l’infirmière »
L’auteur fait la rencontre d’une jeune femme. Entre Fabien et Samia, le courant passe. Un autre jeune, Farid se met à chambrer son camarade, il lui suggère d’embrasser cette patiente. Du coup le narrateur constate qu’il n’avait pas encore envisagé les implications la difficulté des rapports amoureux et sexuels quand on est en fauteuil.
« s’embrasser pour deux personnes en fauteuil doit être une sacrée épreuve physique. »
« C’est quand il m’a dit ça pour la première fois que je me suis rendu compte que « s’embrasser pour deux personnes en fauteuil doit être une sacrée épreuve physique. »... Et, jusqu’à preuve du contraire, si quelqu’un peut aider une personne handicapée à manger ou à fumer, personne n’a trouvé de solution pour l’aider à échanger un baiser. »
Le narrateur parle d’une patiente arrivée au centre après une tentative de suicide. C’est l’occasion d’évoquer un sujet difficile, récurrent, celui du désespoir chez tous ceux qui n’arrivent pas à retrouver l’usage de leurs membres malgré des mois de rééducation.
« En plus d’être une porte d’entrée dans notre centre, le suicide peut également être une porte de sortie. »
José, un patient paraplégique raconte cette blague sur un accident d’un car transportant des passagers handicapés qui chantent fort. Le véhicule est conduit par un chauffeur, qui lui est valide, en tout cas avant la blague :
« Le car tombe dans le ravin et fait plusieurs tonneaux avant de s’immobiliser sur le toit. Tous les patients chantent alors au chauffeur une autre chanson : Il est des nôôôtres ! »
Avant sa sortie du centre, Fabien parvient à faire quelques pas grâce aux barres parallèle. C’est une nouvelle étape vers l'autonomie, le jeune se tient debout. Cette position lui rappelle que pendant des mois il a vu le monde avec le point de vue de quelqu'un d'assis :
« Le truc marrant, c’est que, pour la première fois, je suis plus grand que François. Ca fait tellement longtemps que je regarde les gens valides d’en bas. Je ne me rappelais plus être si grand. »
Le film Patients comporte aussi son lot de phrases crues, directes. Farid livre une réflexion sur le physique filles en fauteuil roulant. Les propos sont légers mais le jeune homme s'epxrime dans un moment de perplexité, comme détendre l'amostphère :
« Tu sais ce qui est relou avec les meufs en fauteuil roulant ? C’est que tu ne sais jamais si elles ont un gros cul. »
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