Journée des aidants
Baromètre April/BVA : les aidants mieux connus mais peu reconnus
Les aidants sont de mieux en mieux connus: le mot "aidants" a gagné 3% en notoriété en un an. Aujourd'hui, plus d'un tiers des français ont "déjà entendu parler" de ce thème. Malgré cela, 82% des aidants attendent davantage de reconnaissance de la part des pouvoirs publics. Selon le baromètre April/BVA 11 millions de français sont des aidants.
On connait mieux le principe des "Aidants"
Premier grand enseignement de ce baromètre : la connaissance du mot « aidant » progresse et c’est une bonne nouvelle. Ainsi, à la question « Avez-vous déjà entendu parler du thème des aidants », c’est désormais plus d’un tiers des Français (35%, soit 3 points de plus par rapport à 2016) qui dit en avoir entendu parler. Plus d’un quart des Français savent précisément ce dont il s’agit (28%, soit 7 points de plus par rapport à 2016), que ce soit chez les aidants interrogés (37%, +8 points) ou chez les non-aidants (26%, +7 points).
Sans grande surprise, ceux qui connaissent le plus la thématique sont les seniors de 65 ans et plus (48%), mais également les personnes issues de catégories socioprofessionnelles supérieures (42%) et les femmes (42%). Probablement en raison d’une vulgarisation du terme et d’un écho plus important donné à la situation des aidants, les personnes qui se considèrent comme « aidants » sont cette année plus nombreuses.
Ainsi, en 2017, plus d’un tiers soit 37% se considèrent comme tels, soit une augmentation de 6 points par rapport à 2016 (31%) et de 11 points par rapport à 2015 (26%). La proportion d’aidants mesurée dans le cadre du baromètre reste toutefois stable. Comme en 2016, 19% des Français soit près de 11 millions de personnes en France disent apporter régulièrement et bénévolement une aide à un (ou plusieurs) proche(s) malade(s), en situation de handicap ou de dépendance.
L’adoption de la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement en 2015, les nombreuses initiatives prises par les acteurs du monde associatif et plus récemment, les débats engagés sur ce sujet lors des élections présidentielles ont sans aucun doute participé à la reconnaissance croissante du rôle d’aidant dans la société français.
Quisont les "aidants"?
51% des aidants travaillent, 75% ont moins de 65 ans, 58% sont des femmes, 39% sont seuls à aider.
Les aidants apportent majoritairement un soutien moral (59% en 2017 contre 57% en 2016) à leur proche aidé, ainsi qu’une aide pour les activités domestiques de la vie quotidienne, comme faire les courses, le ménage, les repas. Ces aides plus récurrentes sont toutefois en baisse de 7 points par rapport à l’an dernier (56% en 2017 contre 63% en 2016), sans doute en lien avec le développement des entreprises privées de services à la personne sur les territoires. Bien que fréquentes, les aides n’imposent pas pour autant un temps de présence très important aux aidants.
En moyenne, 83% d’entre eux estiment passer moins de 20h par semaine à aider leur proche (+ 3 points en un an, + 8 points en deux ans).La réduction de ce temps de présence peut s’expliquer par un partage de ce rôle d’aidant: 61% des aidants se disent en effet épaulés par d’autres aidants bénévoles et par des services à domicile payants, qui viennent apporter un complément d’aide. Néanmoins cette situation tend à devenir moins fréquente cette année. Ils sont en effet 39% en 2017 contre 32% en 2016 à s’occuper seuls de la personne aidée, soit 7 points d’augmentation.
Pour près d’un aidant sur deux, le médecin généraliste reste l’acteur qui les soutient le plus (44%, + 7 points), loin devant l’infirmière (28%) et les services à domicile (21%) mais il n’est pas l’acteur le plus disponible ni le plus mobile, contribuant de fait au sentiment de solitude des aidants
Les aidants ont besoin d'aide !
En premier lieu, les aidants demandent aux professionnels de mieux se coordonner. En second ils veulent des aides financières.
Parmi les actions qui seraient très utiles pour faciliter la vie des aidants, 59% d’entre eux plébiscitent une meilleure coordination entre tous les acteurs, un levier d’amélioration perçu dans les mêmes mesures par les non-aidants (54%). Une aide financière et/ou matérielle est demandée en priorité par les non-aidants (60%), suivi dans cette démarche par 57% des non-aidants. Des EPHAD et des maisons de retraite en plus grand nombre pourraient constituer une alternative très utile pour 53% des aidants et 52% des non-aidants, avec une vigilance toutefois à avoir sur le coût que cela peut représenter.
C’est sans doute pour pallier cette problématique financière que le maintien à domicile de l’aidé facilité est aussi évoqué par 52% des aidants et 51% des non-aidants. Dans le même esprit, le développement des maisons de répit accueillant ponctuellement l’aidé ou l’aidant est cité par 44% des aidants (52% auprès des femmes aidantes). Un soutien psychologique serait très utile pour 48% des aidants et 51% des non-aidants, tout comme une reconnaissance sociale officielle (47% pour les aidants, 49% pour les non-aidants).
Le développement des échanges entre les aidants semble également important :41% des aidants et 43% des non-aidants pensent que la mise en place de « cafés des aidants » ou de groupes de parole serait une très bonne initiative. Le recours à des supports d’information et de communication (46% et 47%) ou encore à des formations (46% et 56%) pour apprendre par exemple à réaliser au mieux les gestes du quotidien seraient aussi des solutions très utiles pour palier l’isolement des aidants.
Le don de RTT au profit d’un collègue « aidant » commence à s’installer progressivement en entreprise : 45% des aidants y sont favorables tout comme48% des non-aidants. Proposée par le nouveau président de la République, Emmanuel Macron, lors de la campagne présidentielle, cette mesure semble être en bonne voie de développement.58% des aidants, et plus globalement 60% des Français interrogés, estiment que c’est surtout l’Etat qui devrait soutenir financièrement les aidants. Viennent ensuite pour l’ensemble des personnes interrogées et de loin, l’assurance maladie (32%), les mutuelles (31%), la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie), davantage citée par les personnes ayant entendu parler du thème des aidants (27% contre 22%).
Les collectivités locales et les autres membres de la famille sont respectivement évoqués par 19% et 18% des Français.
A noter que ces derniers n’attendent rien des entreprises, qui ne sont citées qu’à hauteur de 7%. Au-delà de ce rôle financier attendu par les Français envers l’Etat, on peut donc toutefois se demander si sa valeur ajoutée ne serait pas aussi de contribuer à simplifier le système d’aide et à offrir ainsi aux aidants une meilleure coordination entre les différents acteurs, facilitant de fait leur quotidien
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