Débat présidentiel
Emmanuel Macron et Marine Le Pen pour deux visions différentes de la politique handicap
Joëlle Mélin, députée européenne proche de Marine Le Pen, et Marie-Sophie Desaulle soutien d’Emmanuel Macron étaient les invitées de la rédaction ce 2 mai. De l’accessibilité à l’inclusion en passant par l’allocation adulte handicapé, il existe de réelles différences entre le candidat d'En Marche ! et celle du Front national.
Plus d’inclusion dans les écoles contre plus d’établissements spécialisés
« Il ne faut pas faire de l’inclusif à tout prix » explique Joëlle Melin, députée européenne et experte du Front national pour la campagne présidentielle de 2017 de Marine Le Pen. Selon elle, le principe de l’inclusion stigmatise encore plus les enfants en situation de handicap. Elle préconise donc l’augmentation du nombre de places dans les établissements spécialisés pour « un meilleur accompagnement ». Une proposition qui fait bondir Marie-Sophie Desaulle, soutien d’Emmanuel Macron : « Est-ce-qu’on a besoin de construire de nouveau des murs pour accompagner ces enfants, je pense que non ! » Les deux représentantes des finalistes de la présidentielle ont échangé durant une heure autour des questions liées au handicap sur Vivre FM.
Les normes d’accessibilité pénalisent les entreprises selon le Front national, elles peuvent être utiles à tout le monde pour En Marche !
Pour Joëlle Melin, les normes d’accessibilité, notamment celles de l’Union Européenne, représentent un coût non-négligeable pour les entreprises : « Ca coûte trop cher de vouloir mettre un bureau au 5eme étage quand on peut le mettre au rez-de-chaussée » affirme la représentante de Marine Le Pen qui souhaite la fin des réglementations trop strictes : « Il faudrait mettre en place des solutions plus simples selon le nombre de personnes handicapées qu’accueillent les entreprises. » Quant à Marie-Sophie Dessaule, elle déplore le renoncement à des objectifs ambitieux d’accessibilité et rappelle que : « l’accessibilité peut être utile pour tous et pas uniquement pour les personnes en situation de handicap. »
L’AAH à 1 000 euros pour Marine Le Pen contre 900 euros pour Emmanuel Macron
Si la candidate du Front national compte revaloriser l’allocation aux adultes handicapés (AAH) à hauteur de 1.000 euros, Marine Le Pen souhaite aussi modifier les critères d’attribution de cette prestation, « il faut pouvoir évaluer le handicap de chacun par rapport à son déficit fonctionnel, son aptitude au travail et à son inclusion dans la vie de tous les jours. L’AAH doit être un revenu et une compensation efficace. C’est une somme facile à atteindre si on peut faire des économies ailleurs », précise Joëlle Melin. De son côté, Marie-Sophie Dessaule, porte-parole d’Emmanuel Macron, indique que l’AAH sera revalorisée à hauteur de 900 euros, avec une priorité donnée à l’emploi : « On est dans une logique d’accès à l’emploi, synonyme d’émancipation et d’indépendance. Et puis nous voulons qu’il y ait une égalité de traitement sur tout le territoire national, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. »
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