Logement

Paris met le handicap au coeur de la mixité sociale

• 23 avril 2015 à 12:00

Paris est également touchée par la crise du logement. Le problème c'est que la capitale ne dispose pas d'espaces constructibles, alors la mairie s'est donc lancée dans la rénovation de bureaux vides pour les transformer en logements. La ville compte 800 000 mètres carrés de bureaux inoccupés, elle a décidé d'en transformer près d'un tiers. Ce projet a commencé sous Betrand Delanöé. Le 21 avril dernier Paris a dévoilé trois grands chantiers qui seront occupés d'ici la fin de l'année, qui ont chacun mis en oeuvre une forme de mixité sociale. Le handicap n'est pas oublié, car l'ensemble des logements créés sont accessibles.

Avenue de Choisy, locataires et propriétaires

Un immeuble de 18 étages est en rénovation depuis trois ans dans le quartier asiatique du sud-est parisien. L'objectif est de créer 544 logements, dont 324 seront habités par des étudiants. Le reste sera loué ou vendu. Ici la mixité sociale consiste à loger ensemble des locataires et des propriétaires. Cet immense bâtiment est récent, il a été construit en 1971. Les travaux ont été longs et coûteux, plus chers que si on avait construit du neuf. Le projet a coûté 43 millions d'euros a été confié à Eiffage Immobilier et la livraison est prévue entre juillet et septembre. Un espace vert a été créé en bas de l'immeuble. La façade et l'intérieur ont été rénovés et une fois entrés, on oublie totalement qu'on se trouve dans ce qui était autrefois des lieux de travail. Evidemment tous les logements respectent les normes environnementales et sont accessibles aux personnes en situation de handicap.

Directeur général d'Eiffage Immobilier, Laurent Plaza explique la difficulté rencontrée lors de ce travail de rénovation, notamment à cause du désamiantage.

 

Boulevard Montparnasse : étudiants et handicapés ensemble

La ville a rénové un autre immeuble, dans le 14ème arrondissement. Le bâtiment occupe la totalité de son îlot. Les locaux ont abrité des services du ministère de la Défense et de l'aviation civile, ils ont aussi été utilisés par Emmaus. Ici 107 logements vont voir le jour pour accueillir jeunes travailleurs et des étudiants. Parmi ces locataires, 8 vont habiter des ULS (unités de logement spécialisé) c'est à dire des logements très accessibles. Cet immeuble va également abriter un foyer pour adultes autistes, d'une capacité de 20 places.

Les 8 ULS bénéficient d'un équipement en domotique. Ce sont des logements destinés à des personnes en situation de handicap moteur. Tout a été aménagé pour ce type de handicap. Les plans de cuisine sont coulissants en hauteur, des sanitaires également accessibles. Tous les logements sont meublés et les bailleurs peuvent par la suite adapter le mobilier en fonction de l'occupant. On peut arriver avec sa valise et son sac à dos et s'installer aussitôt. Le prix moyen à la location est de 500 euros, ce prix peut être abaissé si le loctaire bénéficie de l'aide personnalisée au logement (ALP).

Jad Tabet est l'architecte du projet, il explique les différentes parties construites.

 

Quai des Célestins : l'intergénération

En plein coeur de Paris, sur les bords de Seine, deux immeubles anciens ont été réhabilités pour accueillir des résidents de plusieurs générations. Pour l'architecte Laurent Niget la rénovation du bâti ancien présente plusieurs intérêts, elle cela permet de créer du logement au centre de Paris tout en faisant revivre des lieux riches en histoire.

 

La ville de Paris a voulu créer un autre type de mixité, l'intergénération. Des étudiants côtoient des personnes âgées. Lors de la visite, nous avons pu rencontrer une étudiantes d'origine libanaise et une retraitée à mobilité réduite. Il faut dire que des locataires sont déjà installés. Les lieux sont adaptés avec des couloirs larges et des ascenseurs. Un espace commun permet aux locataires de tous âges de se retrouver pour des activités communes sous la verrière de la cour centrale. Ce lieu central est très éclairé par de larges baies vitrées est très convivial.

Paris veut rénover 250 000 mètres carrés

La rénovation de bureaux vides offre à Paris un levier contre la crise du logement. C'est aussi une manière de créer de la mixité sociale dans des arrondissements précisément là où elle n'existe pas, c'est le cas dans le centre de la capitale. Ian Brossat, est adjoint à la mairie de Paris, chargé du Logement et de l'Hébergement, il explique que la ville souhaite rénover jusqu'à 250 000 mètres carrés de bureaux vides.