Cinéma
Le film "The tribe" tragédie en langue des signes sort le 1er Octobre
The Tribe, c’est l’histoire d’un jeune sourd qui arrive dans un pensionnat pour déficients auditif en Ukraine. Il subira le bizutage et s'initiera, comme les autres, au proxénétisme et à la violence. Un film tout en langue des signes, qui dresse un portrait d'un monde où personne n'entend les cris de désespoir de la jeunesse. A ne pas manquer.
Sergueï (Grigory Fesenko) apprendra à se faire une place dans cette mafia qui règne par la brutalité sur l’établissement. Il tombera amoureux de Anna (Yana Novikova) qui vent ses charmes sur un parking de camionneurs pour pouvoir fuir un jour en Italie.Mais vous ne connaitrez les prénoms des protagonistes qu’en lisant les résumés dans la presse. Le film est entièrement en langue des signes et sans sous-titre. Il n’y a aucun dialogue dans The Tribe, même quand les valides parlent, c’est derrière une vitre et on ne les entend pas. Une cloche, des voitures qui passent, des coups, des chocs, la bande son plombe, elle aussi l’ambiance. Mais pas besoin de traduction, on comprend tout, même le cours de géographie du début où l’enseignante explique la place de l’Ukraine entre l’Europe et la Russie. Pas de musique, des longs plans séquences, l’ambiance est lourde du début à la fin. Le décor pue la misère d’un tiers monde sur fond de neige crasseuse. Malgré ses deux bonnes heures, on ne s’ennuie pas une seconde. Très vite, vous ne verrez plus le handicap et, dans la scène finale, parions que vous aurez oublié qu'ils sont sourds ! Au final, vous aurez appris, si vous ne le saviez pas déjà que la langue des signes est une véritable langue, et que ce handicap peut mettre votre vie en péril, surtout si le danger vient de derrière !
Gus van Sant version ukrainienne
Le film avait été présenté à Canne en Juin dans le cadre de la semaine de la critique. Il avait reçu le prix révélation France 4. Avec ses longs plans séquences et ses images très larges, avec ses travellings qui suivent les adolescents dans les couloirs de ce pensionnat, le film de Slaboshpytskiy fait penser à Elephant de Gus Van Sant (Palme d’or 2003). La violence ukrainienne rappelle la tragédie du massacre de Columbine (1999) qui avait inspiré le réalisateur américain. Ces personnages sont jeunes, beaux, ils ont des rêves de gosses, mais le destin les précipite vers la tragédie dans un monde où les adultes brillent par leur absence. Le contexte du handicap auditif du film ukrainien renforce encore la violence du propos : The Tribe dresse le portrait d’une jeunesse qui hurle son désarroi, mais que personne n’entend.
The tribe sort en salle mercredi 1er octobre.
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