mururoa nucleaire
Essais nucléaires à Mururoa : toute la Polynésie aurait été touchée
En janvier, la commission du secret de la Défense nationale a permis la déclassification de 58 documents portant sur les tirs nucléaires réalisés par la France en Polynésie. Classés « secret défense », les documents rendus publics aujourd’hui permettent d’en savoir plus. L'armée avait reconnu en 2006 que l'un des tirs du 17 juillet 1974 avait provoqué des retombées jusqu'à Tahiti, l'île la plus peuplée de Polynésie, sans donner plus des précisions. Résultats : « les retombées sous forme de pluie de ce tir sur Tahiti les 19 et 20 juillet contenaient du plutonium, l'élément le plus dangereux pour la santé", selon le Parisien.
Une radioexposition plus importante que prévue
Une zone radioactive plus importante qu’annoncé précédemment a aussi été évoquée dans le quotidien. La radioexposition y aurait été estiméé à « 500 fois la concentration maximale autorisée en une heure ».
Les victimes « ne peuvent pas sortir sans leur sac de médicaments »
Pour la première fois, les documents de l'armée indiquent également que des militaires de l'armée française ont été exposés à ces radiations. Au total, environ 150.000 personnes ont participé en tant que personnels civils ou militaires aux 210 essais nucléaires français réalisés en Polynésie française entre 1966 et 1974. Roland Picaud, 20 ans à l’époque des essais nucléaires, était présent en Polynésie et garde quelques séquelles. Il explique sur Vivre Fm « qu’il ne peut pas sortir sans son sac de médicaments ». Depuis son retour de Tahiti, il souffre « de problèmes intestinaux, de dysenterie avec du sang, des problèmes d’os et le corps qui brûle ».
Le scandale des indemnisations
En 2010, a été voté un texte sur l’une indemnisation des victimes des essais nucléaires. Le gouvernement a estimé à 150.000 le nombre de militaires et civiles victimes de radioactivité avec un risque pour leur santé. Plus de deux ans plus tard, 800 dossiers de demandes d'indemnisation ont été déposés mais seulement 11 ont été retenus. Pour avoir le droit à une indemnisation, les militaires et civiles doivent se trouver à 250km autour de Mururoa. Ainsi, à Tahiti où l'on compte 39 retombées radioactives, soit le plus grand nombre de toute la Polynésie, les victimes ne sont pas indemnisées.