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Greffe d'utérus : l'espoir de grossesse est permis

Derya Sert a 22 ans, elle est turque et est la première femme à tomber enceinte après avoir bénéficié d’une greffe d’utérus. En France, les femmes devront attendre encore avant de pouvoir subir ces mêmes soins.

Le professeur Mustafa Unal de l’hôpital universitaire d’Antalya a annoncé la semaine dernière que Derya Sert était tombée enceinte. Elle avait subi plusieurs implantations d’embryons qui provenaient de fécondation in vitro de ses propres ovocytes par les spermatozoïdes de son mari.

Les professionnels observent avec grande attention cette première expérience. Les immunosuppresseurs que Derya Sert prend pour éviter le rejet de greffe pourraient provoquer des malformations fœtales chez le nouveau-né. En outre, l’accouchement aura lieu avec deux mois d’avance et la greffe sera ensuite retirée. Nul ne sait si les bénéfices retirés de cette grossesse seront plus grands que les éventuels problèmes de santé qu’elle ou son enfant pourraient rencontrer.

Des recherches ailleurs dans le monde

Deux autres centres travaillent sur la greffe de l'utérus dans le monde, en Suède et en France, dans le CHU de Limoge. Ils présentent des philosophies bien différentes.

En Suède, en septembre 2012, deux femmes ont reçu en greffe l'utérus de leur mère respective. Une fécondation in vitro sera tentée à la fin de l’année 2013. Cette prouesse a été réalisée après de nombreuses tentatives infructueuses.

En France, l’équipe qui travaille sur la greffe de l’utérus est située dans le CHU de Limoge. Pour le moment, l’équipe travaille sur la faisabilité de la greffe à partir d’un don de personne décédée.

La greffe, une alternative à la GPA ?

Le prélèvement d’utérus sur une personne vivante pose deux problèmes. Le premier est qu’il n’est pas possible de prélever, aussi, un réseau vasculaire suffisamment large pour que la greffe se passe bien. Le second est d’ordre éthique, car la médecine ne peut légitimement prélever un organe sur un patient vivant pour satisfaire une demande dite « de convenance ».

Pour le docteur Frydman, le père du premier bébé éprouvette et qui travaille au CHU de Limoge, les greffes d’utérus sont une alternative intéressante à la fameuse gestation pour autrui (GPA).

En France, une femme sur 4.500 naît avec le syndrome de Rokitanski, à savoir sans utérus. On compte également 70.000 ablations de l’utérus, la plupart du temps effectuées sur des femmes qui ne sont plus en âge d’avoir un enfant.