Mali
Mali : « La situation humanitaire peut devenir très dramatique »
"Nous avons quelques programmes dans le Sud. Mais nous intervenons principalement dans le Nord du Pays." Franck Abeille relate la difficulté à intervenir dans cette région, surtout depuis l’arrivée de l’armée française qui a interdit l’accès au Nord aux Occidentaux. "C’est relativement compliqué depuis les événements récents. Avoir des informations, c’est compliqué aussi. L’armée malienne ferme les principales routes d’accès". Pour les équipes de Solidarités International, c’est un vrai casse-tête pour se rendre dans cette partie du Mali. "Pour accéder au Nord, nous devons trouver des voies parallèles et emprunter les fleuves", explique Franck Abeille.
Une mission, deux axes
Le chef de mission au Mali pour Solidarités International évoque les deux axes de l'action de son ONG dans le nord du pays : "Premièrement, nous essayons d’apporter de l’eau aux populations. Et nous travaillons beaucoup sur les problèmes de malnutrition dans les régions de Gao, Kidal et Tombouctou. Notre deuxième axe consiste à essayer de comprendre ce qui se passe précisément, pour avoir une bonne connaissance des mouvements de populations et des besoins".
Dans ces régions situées dans le Sahel, où les ONG ont l’habitude d’intervenir, d’autres problèmes se sont ajoutés au climat aride. Les Islamistes contrôlent désormais cette zone de l’Afrique et pour Franck Abeille cela n’arrange pas les choses. "Il y a toujours des risques dans ce métier. Notre rôle c’est de les mesurer. Et surtout, de faire en sorte que nos équipes ne soient pas exposées de manière forte. Mais on n’est jamais à l’abri", déplore-t-il.
"Nous aidons ceux qui n’ont pas les moyens de subvenir à leurs besoins"
Les personnes aidées au Mali par cette ONG sont nombreuses, comme l'explique le chef de mission : "Les actions se portent sur les plus vulnérables. Nous aidons ceux qui n’ont pas les moyens de subvenir à leurs besoins, ceux qui sont dépendants d’une certaine aide. Cela inclut tout type de personne. Nous essayons même de prévenir certaines maladies comme le choléra".
Pour Franck Abeille il était donc important d’intervenir dans cette région. "A la base, la situation n’était pas si dramatique que ça, elle était compliquée. Il fallait intervenir, car il n’y avait plus de système en place. Il fallait faire quelque chose. Aujourd’hui, il y a vraiment des endroits ou ça peut devenir très dramatique".
Même si l’ambiance est de plus en plus calme à Bamako, les mouvements de réfugiés se multiplient. Mais d’après Franck Abeille, ceux du nord ont plutôt tendance à fuir vers les pays voisins, l’Algérie, le Niger, la Mauritanie et le Burkina Faso.
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