Paralympiques
Le continent africain, en retard sur les Paralympiques
P eu à peu, les fédérations handisport se développent en Afrique. L'une des stars de ces Jeux sera d'ailleurs le Sud-Africain Oscar Pistorius. Mais dans le reste du continent, les moyens financiers et techniques manquent cruellement. Peu d’athlètes handicapés africains peuvent se payer un équipement complet et encore moins les prothèses en fibre de carbone de Pistorius, fabriquées par une société islandaise et qui coûtent environ 20 000 euros pièce. Faute d'aide, certains pays n’envoient pas de délégation importante.
Cameroun, un seul athlète envoyé
Lors de la cérémonie d'ouverture, le drapeau du Cameroun ne flottera que pour un seul athlète : Frédéric Atangana Conrad. Même chose pour le Burundi, petit pays africain méconnu. L'athlète dynamophile Camerounais (haltérophile handicapé physique) est le seul sportif de son pays à avoir obtenu sa qualification. Pourtant Étienne Songa, secrétaire général du Comité national paralympique camerounais (CNPC), considère que le Cameroun : "a au moins une dizaine d'athlètes qui ont le niveau mondial".
Selon Étienne Songa, cette débâcle s'explique par un manque d'intérêt des pouvoirs publics : « Ils estiment que l'handisport est du gaspillage, que les handicapés ne sont bon à rien, peut-être juste à quémander ou à travailler dans des épiceries. Les gens qui sont chargés de décider ne savent pas qui nous sommes. C'est notre travail de faire connaître notre sport et de changer les mentalités ».
Vers une aide internationale
Trop cher le handisport : pour un fauteuil de compétition il faut compter au minimum 5 000 €. Il n’y a « finalement que les amputés des membres supérieurs ou les malvoyants qui peuvent faire de l’athlétisme », constate Etienne Songa. Alerté sur les difficultés rencontrées par plusieurs pays africains, le Comité international paralympique (CIP) s'est mobilisé. « Le CIP a un programme de développement dans lequel nous travaillons avec les comités nationaux pour créer les outils nécessaire à leur progression et pour qu'ils puissent se tenir sur leurs deux pieds », explique Craig Spence, le porte-parole de l'organisation.
Un matériel moins couteux
Le CIP travaille également avec Motivation, une ONG britannique, pour mettre au point des fauteuils à bas coût (environ 550 euros) utilisés en basket et en tennis handisport. "Dès à présent, nous en avons 4 000 en circulation dans 50 pays. À Londres, nous allons aussi présenter un nouveau modèle pour la course en fauteuil roulant", précise Craig Spence.
Dans quatre ans, à Rio au Brésil, ces équipements moins coûteux permettront peut-être à d'avantage d'athlètes handisport africains de vivre leur passion et de participer aux Jeux paralympiques.
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