Justice Santé
Fin d'un calvaire juridique de 12 ans pour les victimes d'une erreur médicale

Un miracle judiciaire qui n’efface pas les nombreuses épreuves vécues par les victimes. La famille Giardana voit enfin le terme de douze ans de procédure. La Cour de cassation vient de donner raison aux plaignants et condamne le docteur Toufic Seklaoui à 10 000€ d’amende pour « coups et blessures involontaires ». Le praticien écope d’un blâme émanant du conseil national de l’Ordre des médecins.
Le 29 Juillet 2000, le gynécologue procède à l’accouchement de Sandrine Giardina. Lors de l’accouchement, il rend le petit Philippe, parfaitement sain à l’issue de la grossesse, un enfant infirme moteur cérébral. Aujourd’hui, ses parents « doivent le nettoyer tout le temps » raconte son papa qui a arrêté son activité professionnelle pour se consacrer entièrement à son fils.
Une suite de mauvaises décisions
L’obstétricien refuse d’extraire le bébé par césariennes et s’entête pour le faire sortir par les voies naturelles. Problème : l’enfant présente une excroissance du crâne, « une bosse séro-sanguine », qui empêche le médecin de savoir si le bébé se présente bien.
Il gère les choses de manière catastrophiques, et à aucun moment n’a compris ce qu’il se passait » estime Bernard Seguy, un expert judiciaire. « Il y a une suite de négligences coupables de la part du médecin. » enchaine Maitre Edouard Bourgin, avocat des plaignants.
Un accouchement dans la douleur
Le docteur prend même la décision de rentrer chez lui au cours de l’accouchement. Quand il revient en salle de travail, le gynécologue, las, utilise des spatules avec lesquelles « il tire de toutes ses forces, provoquant un jet de liquide » décrit le Vincent, le père de Philippe, « il a dégommé notre enfant, par son orgueil et son incompétence ».
Le dossier médical, modifié par le médecin
Un fait que les Giardina ont mis douze ans à faire reconnaitre. La raison : le médecin a trafiqué le dossier médical de l’accouchement, ajoutant la notion « engagé partie moyenne » pour justifier sa volonté d’utiliser les voies naturelles. Mais pour la justice, ces trois mots sont des « annotations rajoutées qui ne sont pas conformes aux données cliniques constatée ».
C’est à la fin du procès en première instance que la vérité sur le dossier trafiqué a éclaté. La sage-femme, qui a envoyé le dossier a son propre assureur après l’accouchement, s’est rendu compte lors de l’audience que le rapport avait été tempéré par le médecin. « Mon client a simplement voulu mettre à jour ses notes » défend Maitre Jean-François Abeille.
Pressions et acharnements
« Cette sage femme a d’ailleurs subit des pressions pour qu’elle modifie ses dires » accuse l’avocat de la famille. Le représentant du condamné fait preuve d’humour noir en parlant d’« un acharnement obstétrical, triste mais banal ». Le même souligne que « trois experts ont dédouané son client ». « Des experts qui se sont basés sur la version trafiquée du dossier médical » nuance Maitre Bourgin.
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