Emploi

Yannick : " Routier je suis, routier je resterai "

Yannick sillonne les routes de France avec son camion depuis plus de douze ans
Yannick sillonne les routes de France avec son camion depuis plus de douze ans
Yannick veut bien parler de son handicap, bien que ce soit pour lui un non-sujet, ou quasiment. Il continue à rouler, voilà ce qui lui importe.

Rien n’a changé dans la vie de ce chauffeur routier de 40 ans, reconnu travailleur handicapé en 2010, rien ou presque. « Ça aurait pu changer radicalement puisqu’après mon opération pour une hernie discale, tout le monde m’a dit de changer de métier », se souvient-il. Il a suivi les préconisations de son neurochirurgien, à savoir ne plus porter de lourdes charges et adapter son métier à son handicap. Yannick travaille en intérim avec la société Adecco, depuis 12 ans. Un entretien avec un consultant a lieu avant chaque mission, pour évaluer la quantité de travail qu'il y aura à effectuer et vérifier ce qu’il y aura à charger ou décharger.


Il a roulé en camion frigorifique, en camion bâché, en camion benne céréalière. Aujourd’hui, Yannick travaille autant qu’avant, mais il privilégie les frigos et les bennes, car, comme il l’explique : "les chargements et déchargements sont peu courants dans ce type de transport". Ce qui a changé ? Il ne fait pas tout ce qu’il voudrait faire. Ses missions le conduisent moins loin, il rentre tous les soirs à la maison.


Yannick parle de sa nouvelle situation presque comme d’un non-événement. Des maux que l'on a coutume d’attacher au handicap – discrimination, stigmatisation, incapacité – il n’en garde aucun. Ses relations avec l’agence d’intérim et les clients sont restées telles qu’elles ont toujours été : bonnes. Adecco a pris de ses nouvelles pendant son arrêt de travail, « comme une entreprise dans laquelle je serais en CDI l’aurait fait. L’ancienneté doit jouer », note-t-il simplement.


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