Justice
Londres bloque l'extradition aux USA du hacker autiste Gary McKinnon
" G ary McKinnon est accusé de délits graves mais il est indubitablement gravement malade". C'est en ses mots, prononcés mardi devant le Parlement britannique, que la ministre de l'Intérieur Theresa May a mis fin à une rocambolesque saga judiciaire de plus de dix ans. Non, le pirate informatique Gary McKinnon ne sera pas extradé aux Etats-Unis.
« Plus important piratage de tous les temps du système informatique militaire »
Gary McKinnon, un Britannique de 46 ans, avait été arrêté à Londres en 2002 pour avoir piraté des dizaines d'ordinateurs de l' arm ée américaine et de la NASA. Un acte qui avait rendu inopérants trois cents appareils d'une base militaire, peu de temps après les attentats du 11 septembre 2001. Le hacker n'a pas nié les faits mais a toujours soutenu qu'il ne faisait que rechercher des documents américains secrets prouvant l'existence des extraterrestres.
Accusé d'être l'auteur du
"plus important piratage de tous les temps dans le système informatique militaire"
américain, il encourait jusqu'à soixante ans de prison aux Etats-Unis. Washington a évalué à 800.000 dollars (615.000 euros) les dommages qu'il a causés.
Son extradition avait été réclamée en juillet 2006 en vertu du traité signé en 2003 par les Etats-Unis et le Royaume-Uni après les attentats du 11 septembre, pour faciliter le transfert de suspects dans le cadre de la lutte antiterroriste.
Troubles mentaux sévères
Le célèbre hacker au pseudonyme de Solo est atteint du syndrome d'Asperger, une forme d'autisme diagnostiquée en 2007 après qu'un expert de cette maladie eut observé le Britannique lors d'une interview à la télévision.
Son état de santé nécessite des soins adaptés, et une extradition représente un risque élevé qu'il tente de mettre fin à ses jours. Le parquet britannique a donc estimé que son extradition contreviendrait aux droits humains. Depuis son arrestation il y a tout juste dix ans, les avocats de Gary McKinnon ont introduit de nombreux recours sur la base de rapports médicaux attestant qu'il souffrait "de troubles mentaux sévères" et présentait "un sérieux risque de suicide en cas d'extradition" .
Désormais, le parquet britannique devra décider si le pirate doit être poursuivi ou non au Royaume-Uni.
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