Prison

Santé mentale, un rapport pointe du doigt la prison de Château-Thierry

Le centre pénitentier de Château-Thierry dans l'Aisne
Le centre pénitentier de Château-Thierry dans l'Aisne

Un rapport de la contrôleure générale des lieux de détention met en cause le fonctionnement du quartier de la maison de Château-Thierry dans le département de l’Aisne. Le texte dénonce une pratique de la psychiatrie « plus coercitive que soignante et contraire à la déontologie ».

Le centre pénitencier de Château-Thierry est un lieu carcéral à part, son quartier de la maison centrale accueille 74 personnes inadaptées à la détention ordinaire, donc des personnes fragiles psychologiquement. L’établissement est aujourd’hui mis en cause par un rapport de la contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan. Publié fin juillet, le document pointe pourtant du doigt le recours fréquent à une « pratique illégale » de la psychiatrie depuis 2011. L’équipe sanitaire est insuffisante en nombre et « livrée à elle-même ». Exemple, aucun psychiatre n’est présent les matinées du mardi, du jeudi et du vendredi. Les détenus ont pourtant besoin d’un accompagnement, huit à neuf sur dix « relèveraient de l’hôpital psychiatrique ».

Sous-effectifs, coercition et insalubrité

Les auteurs du rapport décrivent des cellules insalubres et des détenus en état d’incurie, voire prostrés. L’établissement de Château-Thierry qui a fait l’objet de deux visites en 2015 est également pointé du doigt pour l’usage de la coercition. Les auteurs parlent d’injections forcées, administrées avec l’aide de surveillants pénitentiaires « équipés de tenues pare-coups et de boucliers ».

Construite en 1850, cette prison a une capacité théorique de 29 places pour 75 détenus actuellement. Ce rapport est le second compte-rendu du contrôleur général des prison, après un premier publié en 2009.