Scolarisation

Rapport de l'Education Nationale : l'intégration du handicap, entre progrès et difficultés

La scolarisation des élèves handicapés est, avec l’admission post-bac (APB), l’un des deux sujets majeurs du dernier rapport de l’Éducation nationale. Si les mesures prises pour davantage d’intégration progressent, les familles rencontrent toujours de nombreux obstacles.

Alors que l’année scolaire 2016/2017 s’achève et que Jean-Michel Blanquer a remplacé Najat Vaullaud-Belkacem au poste de ministre de l’Education Nationale, de nouvelles voies sont explorées pour prendre des mesures en faveur des élèves handicapés. Le médiateur de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur, Claude Bisson-Vaivre, a rendu son rapport annuel le 29 mai et a consacré une grande partie à la question de leur intégration. Le choix de ce sujet fait écho aux centaines de demandes reçues de la part de familles d‘enfants handicapés et d’aidants.

Depuis la loi de 2005 sur le handicap, de nombreux efforts ont été faits dans le domaine de l’inclusion des élèves handicapés. Ainsi, leur scolarisation est en hausse de 80% par rapport à il y a dix ans, soit 120.000 élèves supplémentaires entre maternelle et lycée. Le nombre de candidats au baccalauréat demandant des épreuves aménagées est aussi en constante augmentation : ils étaient autour de 40.000 cette année. La dynamique de la loi de 2005 a été confirmée par une nouvelle loi en 2013 qui vise à renforcer le principe d’école inclusive. Cela se traduit, concrètement, par des rapprochements entre écoles et établissements médico-sociaux.

Un accompagnement insuffisant

Malgré ces avancées, il reste encore de nombreux obstacles à la scolarisation d’élèves handicapés. Les témoignages pointant les faiblesses du système se multiplient : on pensera par exemple aux demandes d’AVS par des parents recourant parfois à des moyens spectaculaires pour se faire entendre (ex : escalader une grue), ou aux refus d’aménagements d’épreuves du bac cette année dans le Finistère. Certaines familles affirment suivre un « parcours du combattant » pour que leur enfant soit pris en charge de manière adaptée.

Une grande part des réclamations des parents concerne les problèmes d’accompagnement : nombre d’heures insuffisantes, voire absence d’aidant. Mais la liste des difficultés rencontrées est beaucoup plus longue. Au niveau administratif, les démarches sont souvent difficilement lisibles à cause des nombreux sigles et interlocuteurs. De plus, les délais d’attente pour les Maisons Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) sont longs car celles-ci doivent aussi s’occuper de demandes de parents d’enfants en difficulté scolaire. En effet, le rapport mentionne une confusion courante entre ces difficultés et le handicap : or, un AVS a un rôle distinct de celui du simple soutien scolaire.

Des enseignants pas toujours formés au handicap

Du côté des écoles aussi, la prise en charge peut être améliorée. Les moyens des établissements spécialisés sont parfois insuffisants, ce qui oblige à placer les élèves handicapés dans des écoles non adaptées. Même dans le cadre de handicaps moins lourds, les enseignants ne sont pas toujours formés pour gérer ces élèves dans leur classe. Enfin, le rapport souligne le manque de médecins scolaires, pourtant nécessaire pour détecter et suivre l’évolution des handicaps.

Le rapport pose un constat précis de la situation, qui prend en compte les différents acteurs, et qui identifie avec précision les problèmes rencontrés par les familles. Au vu de la volonté affichée du président de la République d’avancer sur le thème du handicap, ce texte servira très probablement de base pour des politiques d’inclusion à venir.