Fonction publique

Bientôt la fin du fonds pour l'emploi des personnes handicapées dans la fonction publique ?

Alors que l'État vient de ponctionner 14 millions dans les réserves du Fonds pour l'insertion des personnes Handicapées dans la Fonction Publique, ses ressources diminuent d'année en année. Depuis 2013, le FIPFH est en situation de déficit chronique. Dès 2017, il sera en difficulté pour assurer le paiement de ses prestations.

Depuis 2010, les contributions des administrations au Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique ont baissé de 41%. De 212 millions d’euros en 2010, les recettes du fonds sont tombées à 126 millions en 2015. À cette chute importante des recettes s’ajoute une augmentation des dépenses de près de 78 %. (de 90 millions à 160 millions). Une situation qui prend en ce début d’année une tournure alarmante. Selon le nouveau président du FIPHFP : « les prélèvements de l’État ont précipité l’effet ciseaux qu’on voyait arriver pour les années 2019 ou 2020 et qui va intervenir dès 2017 ». Les réserves que le fonds avait pu constituer à l’époque des premières années où les administrations cotisaient beaucoup et consommaient peu sont en train de s’épuiser.

Des recettes qui diminuent et des besoins qui explosent.

Lors de sa création en 2006 les administrations versaient des cotisations importantes en raison de leur faible taux d’emploi d’agents handicapés qui n’était alors que de 3.47%. Au fur et à mesure de l’amélioration de ce taux les pénalités ont petit à petit diminué. Ce résultat est issu des meilleures performances du secteur public, mais elle pénalise paradoxalement le Fonds en le privant de ressources.

Les dépenses du FIPHFP sont en chute libre Les contributions des administrations au FIPHFP sont en chute libre

alors que ses besoins sont en constante augmentation.

Dominique Perriot veut interpeller les candidats à la présidentielle sur le sujet : « Nous espérons que les candidats vont mettre le sujet du handicap sur la table parce qu’il a été absent des débats des primaires (…) Nous sommes en capacité de participer à la réflexion et de faire des propositions. (…) Je ne crois pas que l’impôt supplémentaire soit le meilleur outil qu’on puisse avoir ; il y a des dispositions en terme de charge ou via la journée de solidarité qui pourraient être envisagées ». explique le président du fonds sur l'antenne de Vivre FM.

Photo : Working sur Flickr sous licence CC-BY 2.0