Accessibilité

Les centres commerciaux Unibail-Rodamco accessibles aux personnes handicapées mentales

Le pictogramme S3A, symbole d’accueil, d’accompagnement et d’accessibilité pour les personnes handicapées mentales.
Le pictogramme S3A, symbole d’accueil, d’accompagnement et d’accessibilité pour les personnes handicapées mentales.
Le groupe Unibail-Rodamco, qui possède plusieurs centres commerciaux en France, s’engage à mieux accueillir ses clients handicapés mentaux.

S’orienter, faire son choix, payer…Des actions anodines pour beaucoup d’entre nous mais qui sont compliquées pour les personnes qui souffrent d’un handicap intellectuel. C’est dans cette perspective qu’a été signée, ce vendredi  au centre commercial So Ouest à Levallois, une convention nationale pour l’accessibilité des centres commerciaux aux personnes handicapées mentales. La chaîne de centres commerciaux Unibail-Rodamco s’engage  à rendre l’ensemble de ses structures accessibles. Ou tout du moins à former le personnel dépendant directement du centre (cadres, services de sécurité, hôtesses d’accueil) à mieux accueillir les personnes handicapées. Unibail-Rodamco encouragera aussi ses différents partenaires – les enseignes qui ont leurs boutiques dans les centres- à faire de même.
 

Les personnes handicapées mentales doivent souvent faire face à l’incompréhension du personnel,  notamment au niveau des personnes en charge de la  sécurité. « Cela peut se terminer par un placage au sol et un appel à la police », raconte Christel Prado, présidente de l’Unapei  (l’Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales, et de leurs amis). « Parfois une personne déficiente intellectuelle va rester très longtemps devant un produit, piétiner, regarder autour d’elle, ce qui va inquiéter les autres clients et interpeller les services de sécurité ». Outre le regard inquiet, voire péjoratif, auxquels se heurtent les clients déficients intellectuels, se posent aussi des problèmes concrets comme la difficulté à faire des choix dans des endroits où l’on est particulièrement tentés de consommer. Le paiement des achats est aussi  un problème  car les personnes handicapées intellectuelles ont plus souvent du mal à compter. Il faut qu’elles puissent faire confiance aux vendeurs.

L'important : prendre la personne en considération

La formation du personnel est donc extrêmement importante. Les employés du centre commercial So Ouest, qui fait partie du réseau Unibail, ont ainsi bénéficié d’une demi-journée de sensibilisation, tout comme les salariés de certaines enseignes. « On nous a rappelés qu’il est important de prendre la personne en considération, raconte cette responsable boutique chez Kiko (cosmétiques), par exemple en s’adressant directement à elle et non à son tuteur, en prenant son temps, en expliquant bien, en évitant de la tutoyer… » Et une autre vendeuse, des magasins de vêtements Marc O'Polo, d’insister sur la notion d’ « accompagnement » lors de l’achat. « A ce moment-là, je dois un peu laisser mon rôle de vendeuse et essayer de ramener la personne à la réalité (par exemple, si elle n’a pas le budget, et ne s’en rend pas compte), j’ai alors davantage le rôle d’une accompagnatrice ».
 

Le groupe Unibail-Rodamco compte à ce jour un peu plus d'une dizaine de centres à avoir été labellisés "accessibles aux personnes handicapées mentales". Un pictogramme S3A – symbole d’accueil, d’accompagnement et d’accessibilité - a d’ailleurs été installé vendredi à l’entrée de la structure. « On souhaite que nos centres soient des véritables lieux de vie où l’on puisse accompagner tout le monde », insiste Valérie Britay, la directrice générale des centres commerciaux Unibail-Rodamco en France. Et pour les encourager dans cette démarche, la présidente de l’Unapei invite les membres du personnel à se rapprocher des associations locales d’aide aux personnes handicapées en cas de questions.