Manifestation
Accessibilité : L'Association des Paralysés de France demande à l'Etat de tenir ses engagements
L'Association des Paralysés de France (APF) espère mobiliser. Mardi 13 mai, place de la République, cent représentants de l'association prendront la parole, chacun leur tour, pour dénoncer la situation des personnes en situation de handicap. Avec deux revendications : accélérer la mise en place des mesures pour faciliter l'accessibilité des personnes handicapées dans l'espace public, et l'application de "sanctions fortes" contre les acteurs qui ne respectent pas les obligations d'accessibilité d'ici à 2015.
L'APF ne sera pas seule mardi : l'Union nationale interfédérale des oeuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss), le Groupement pour l'Insertion des personnes Handicapées Physiques (GIHP), et l'Association Nationale pour l'Intégration des personnes Handicapées Moteurs (ANPIHM) seront, eux aussi, présents.
Au coeur de la protestation, le non-respect de la loi de février 2005. Cette dernière disposait que des mesures devaient être prises pour faciliter l'accessibilité dans les établissements et les transports d'ici à 2015. A quelques mois de l'échéance, la plupart des acteurs réalisent qu'ils ne pourront pas tenir les délais, et demandent davantage de temps aux pouvoirs publics. Le gouvernement semble disposé à les écouter. En avril, le gouvernement examinait un projet de loi pour donner plus de temps aux acteurs pour se mettre en conformité avec les exigences d'accessibilité, jusqu'à neuf ans pour certains établissements.
"Proprement irréaliste"
Pour l'APF, les entreprises font preuve de mauvaise foi. "Il a fallut attendre fin 2013 pour que les acteurs publics et privés se mettent autour de la table pour discuter de l'application de la loi, ils auraient dû le faire bien avant. Ces acteurs n'ont pas respecté la loi de 2005 pendant neuf ans, et une fois arrivés à l'ultime échéance, ils réclament des délais supplémentaires !", s'insurge Nicolas Mérille, conseiller national accessibilité à l'APF.
Dès 2013, un rapport laissait penser que les délais ne seraient pas tenus. Remis par Alain Lambert, ancien mlnistre du budget, et Jean-Claude Boulard, maire du Mans, ce rapport estimait qu'il était "admis que l'horizon 2015 ne [serait] pas tenu". Solution proposée par les deux hommes : lancer des "conférences de consensus", pour chercher des solutions alternatives pour améliorer l'accessibilité, sans passer par des normes. "C'est proprement irréaliste", s'indigne Nicolas Merille. "En France, on dans une culture du détail réglementaire, il faut créer des normes pour que les choses bougent".
Les projets de loi sur l’accessibilité ne datent pas d’hier. En 1975, la loi du 30 juin disposait déjà que les personnes en situation de handicap devaient avoir accès "aux institutions ouvertes à l'ensemble de la population".
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