Philippe Croizon

Philippe Croizon écrit " une lettre de ras-le-bol " au Premier Ministre

• 20 août 2013 à 17:48

Philippe Croizon s'était fait voler son fauteuil roulant en Seine-Maritime la semaine dernière. Même s'il l'a récupéré intact quelques heures plus tard sur un parking, " la mésaventure ", comme il l'écrit, a laissé des cicatrices. Le sportif handicapé adresse aujourd'hui une lettre ouverte au Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Il témoigne du désarroi de nombreux français à l'égard de cet évènement et de leur désarroi vis-à-vis du handicap en France.

Joint par Vivre FM, Philippe Croizon explique les raisons de son geste : " J'avais 20 à 30 tweets à la minute. Ce n'étaient pas des messages de désespoir, mais de colère et d'indignation. Je me suis dit que ce n'était pas possible, qu'il fallait faire quelque chose. D'où cette lettre à Jean-Marc Ayrault ".

" C'est une lettre de ras-le-bol "

Outre la mésaventure qu'il a vécu, le sportif veut adresser un message au gouvernment et au président de la République. " C'est une lettre de ras le bol ", exprime-t-il. " J'entend toujours le même discours : je ne peux pas accéder à cet endroit là, je ne peux pas faire ça ". Il pointe du doigt le " non accompagnement de la loi de 2005 par les instances politiques ". A cause de cela, " les personnes handicapées sont maintenant stigmatisées ".

En cause, il l'exprime dans sa lettre " peur et incompréhension -par méconnaissance du monde du handicap- des personnes valides face à celles en situation de handicap. ".

Selon Philippe Croizon, si le handicap devenait une " cause nationale durant un an ",  cela obligerait les politiques à revoir les lois, ce qui amènerait de réelles améliorations dans la vie quotidienne des personnes en situation de handicap en France.

Favoriser l'accessibilité et la formation

" Il y a un grand chantier à faire : que la France soit accessible, que les revenus pour les personnes handicapées soient corrects... ", dit le sportif. " Le constat est douloureux : 224 ans après la révolution française, une partie des citoyens de notre pays demande toujours trois choses : la liberté, l'égalité, la fraternité ", exprime Philippe Croizon dans sa lettre.

Autre grand combat d'après lui: la formation. " Franchement, ce n'est pas mieux que la personne handicapée soit productive pour la société et utile au lieu d'être dépendante de la société ? Il est là le gros travail : la formation ", insiste Philippe Croizon. Il demande notamment aux politiques d'aider les entreprises à mettre en place des formations en faveur des personnes en situation de handicap, afin de leur permettre de trouver les compétences dont elles ont besoin dans la vie active.

Le gouvernement n'a pour l'instant rien répondu. Un comité interministériel sur le handicap est annoncé vers le 15 septembre à venir.

Lien vers la lettre ouverte de Philippe Croizon