Budget

Finances handicap : Marie-Arlette Carlotti "tient le cap"

Jean-Marc Ayrault et Marie-Arlette Carlotti.
Jean-Marc Ayrault et Marie-Arlette Carlotti.
Au moment où le débat est lancé pour le projet de loi de finances (PLF) 2013 et celui de financement de la sécurité sociale (PLFSS), Marie-Arlette Carlotti, la ministre déléguée en charge du Handicap, dévoile les chiffres du handicap pour 2013 : 11 milliards d'Euros pour la loi de finances, et 9 milliards pour le PLFSS.

"Nous devons combattre la dette", la ministre déléguée aux Personnes handicapées et à la lutte contre l'exclusion, le répète trois fois dans le communiqué qu'elle a distribué aux journalistes ce mercredi 3 octobre : "Nous devons combattre la dette". Pas question donc d’annoncer de nouvelles dépenses ou des augmentations.

Concernant les établissements spécialisés qui accueillent les personnes en situation de handicap, Marie-Arlette Carlotti veut favoriser l’amélioration de l’existant plutôt que la création de nouvelles places. Le gouvernement dénonce « les mesures drastiques » imposées aux Etablissement et services d’aide par le trvail (Esat) par les ministres du gouvernement Nicolas Sarkozy et la dégradation des conditions de travail des personnels de ces établissements. Marie-Arlette Carlotti décide donc d’accorder une bouffée d’oxygène aux employeurs du secteur. 1% d’augmentation de la masse salariale, pas de quoi sabrer le champagne, mais 10 millions d’Euros de dépenses supplémentaires pour les collectivités locales qui en assurent le financement, c’est énorme en cette période de vaches maigres.

Les chiffres les plus inquiétants sont ceux qui concernent l’accessibilité. La ministre s’inquiète des pressions qui viennent de toute part et en particulier des collectivités locales. Les communes, les départements s’alarment du coût de la loi de 2005 et de l’obligation de mise en accessibilité de tous les établissements recevant du public, avant 2015. Les chiffres les plus extrêmes circulent sur la question. Le montant de 15 milliards avancé par la banque DEXIA en 2010 a affolé les acteurs publics. « On se calme », semble dire la ministre qui vient de publier un rapport confidentiel de l’IGAS sur la question. Ces jours-ci le chef du gouvernement reprendra la main ; Jean-Marc Ayrault demandera à la sénatrice Claire-Lise Campion de regarder les chiffres de près. Elle devra faire des propositions, dès le début de 2013.

Le coût global de l'Allocation pour adulte handicapé (AAH) explose : +8,5%

Et puis il y a la question de l’allocation pour adulte handicapé ; l’AAH coûte de plus en plus cher. 8,5 % d’augmentation en un an et ce n’est pas prêt de s’arrêter. L’enveloppe globale consacrée au financement de l’AAH ne cesse de grossir et dépassera les 8 milliards d’Euros en 2013. Ce chiffre élevé tient moins à l’augmentation promise par Nicolas Sarkozy de revaloriser l’AAH pour chacun des bénéficiaires pendant son quinquennat que par l’augmentation du nombre d’allocataires : un million de Français touchent aujourd’hui cette allocation.

"L'emploi plutôt que l'allocation"

On imagine bien qu’à Bercy les clignotants de l’AAH sont au rouge vif. Une augmentation de 8,5% a de quoi affoler les économistes du ministère des Finances. Et pourtant, si le gouvernement peut agir sur le montant des dépenses en direction des établissements, ou du fonctionnement des MDPH, il ne peut pas contrôler l’entrée des nouveaux allocataires. C’est un droit qu’on ne peut évidemment pas retirer aux personnes.

La ministre affirme « tenir le cap » sur cette dépense. Pas question de priver qui que ce soit d'un droit. Mais il faudra veiller à aider les personnes à revenir dans l’emploi. "Parce que la participation dans la vie de la cité, c’est l’emploi et non l’allocation", explique Marie-Arlette Carlotti. Et aussi parce que cela permettra des économies au ou moins de freiner l’augmentation et de combattre la dette.