Incident

Suisse : six voyageurs handicapés laissés en rade à l'aéroport de Madrid

Les douze passagers suisses ont vécu un cauchemar à l'aéroport de Madrid
Les douze passagers suisses ont vécu un cauchemar à l'aéroport de Madrid
Le Club en fauteuil de Genève revenait d'un séjour à Malaga, en Espagne. Lors du transit, la compagnie Iberia n'a pas attendu les passagers.

U n véritable cauchemar. Voilà ce qu'ont subi douze passagers suisses, inscrits sur le vol Iberia 3482/Madrid-Genève ce dimanche 23 septembre. Arrivé de Málaga où il venait de passer un séjour, ce groupe de six personnes en fauteuil roulant et six accompagnants n’a pas été attendu lors du transit.



Course infernale dans tout l'aéroport



Dès l'arrivée à Madrid, c'est une course contre la montre qui se joue. Leur premier vol accuse un léger retard et le prochain décolle dans quinze minutes à peine. « On aurait pu l'avoir mais malheureusement, nous avons reçu des indications contradictoires », raconte Christine Jaquier Conti, directrice par intérim du Club en fauteuil roulant de Genève. Le groupe d'accompagnants valides est envoyé vers une porte d'embarquement fermée, tandis que les personnes en fauteuil roulant sont pris en charge à l'opposé de l'aéroport. L'avion, lui, a déjà décollé.



Après une demie-heure d'aller et retour, les deux groupes finissent par se retrouver. Mais leurs bagages se sont volatilisés. Ils réapparaissent au compte-goutte, durant plus de quatre longues heures. « On nous a ensuite annoncé que nous étions inscrits sur le premier vol du lendemain », raconte la responsable du groupe.



Le cauchemar continue



Il faut donc trouver un logement pour la nuit. Comment trouver un hôtel adapté, à 22h passé, pour 12 personnes dont la moitié en situation de handicap ? Chargés et épuisés, les passagers atterrissent finalement dans un quatre-étoiles, vers minuit et demi. « On a monté les bagages ainsi que les personnes handicapées, car il n’y avait pas de personnel la nuit. Il a fallu les aider à se coucher, parfois les porter. Certains manquaient de médicaments ou de matériel médical. On s'est senti malmené, c'était dur pour le moral » confie Christine.



Vers 2 heures du matin, tout le monde est enfin couché. Mais la nuit est de courte durée. Il faut se lever à 5h pour prendre le taxi et se rendre de nouveau à l'aéroport. Nouvel obstacle : faire face à des employés du check-in et de la douane particulièrement minutieux ! «  On a failli louper notre avion de 9h20. Ils ont exigés que chaque passager porte son billet, alors que deux personnes de notre groupe n’ont pas l’usage de leurs mains. Ils ont ensuite fouillé rigoureusement les chaises roulantes, à la recherche de drogues, d’explosifs ou de produits de contrebande. »



Ibéria assure avoir fait le nécessaire



La compagnie ibérique affirme de son côté avoir parfaitement géré cet indicent. « Le vol est arrivé de Málaga à 19 h 33 et la correspondance partait à 19 h 50, explique une responsable. Il était donc impossible à ce groupe de réussir à la prendre, d’autant plus que les personnes à mobilité réduite sont les dernières à sortir des avions. » Aucun commentaire sur les attentes interminables, sur la disparition des bagages, ni sur l'excès de zèle subi à l’embarquement. Quant à la prise en charge hôtelière, elle décline toute implication. Pour Iberia, « tout s’est bien passé ».