Scolarité

La lettre de Tom, 10 ans, autiste en mal d'école

Tom, autiste de 10 ans, a écrit une lettre à Vincent Peillon pour lui confier son mal d'école.
Tom, autiste de 10 ans, a écrit une lettre à Vincent Peillon pour lui confier son mal d'école.
Tom a 10 ans. Il est autiste léger. Il veut aller à l’école, comme la loi de 2005 lui en donne le droit. Le 20 septembre, il a dicté à son papa une lettre, avec ses mots, qu’il a envoyée lundi à Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale.

" Monsieur Vincent Peillon, Ministre de l'Education Nationale
  110 rue de Grenelle
  75 007 Paris

Bonjour,

Je m'appelle Tom, je suis un garçon de 10 ans. Je suis autiste. Je pense en images. Je ne comprends pas toujours les gens qui me parlent.

Je suis stressé, tout le temps.

Le maître, les enfants parlent fort, me parlent en même temps. Cela me gêne.
Lorsque la leçon est trop compliquée, je ne la comprends pas et parfois je pleure.

Avant, l'école c'était l'enfer. J'étais seul et les enfants pouvaient me frapper ou me laisser dans un coin de la cours en exigeant que je reste immobile toute la récréation... Je pensais que j'allais devoir rester comme ça toute ma vie car je ne sais pas mesurer le temps. Des enfants me disaient que j'étais un mongol. Mais moi je ne sais pas ce que c'est un mongol. Papa m'a expliqué que c'était un habitant de la Mongolie.

J'ai du changer d'école tous les ans, car mes maîtres ne comprenaient pas l'autisme.
Mes parents m'ont dit qu'ils devaient chercher longtemps avant qu'un directeur m'accepte dans son école.

Depuis qu'une dame, une AVS, m'accompagne à l'école je suis mieux. Elle est mes béquilles. Sans elle, je tombe. Maintenant mon AVS prend le temps de me ré-expliquer la leçon en image. Grâce à elle mon anxiété diminue et je ne me lacère plus le visage le soir à la maison.

Dans ma nouvelle école je suis bien. Les enfants sont gentils. Mais à la rentrée mon AVS n'était pas là. J'ai dû rentrer chez moi. Papa a cessé son travail pour me garder à la maison.

Mes parents m'ont dit que c'était important d'aller à l'école, car "mon degré d'autonomie dépend de mon niveau scolaire". C'est compliqué ces mots. Moi j'ai juste envie de faire comme les autres enfants. Pour que quand je dis aux enfants "Bonjour, je suis autiste" ils ne soient plus étonnés ni dérangés.

Monsieur le Ministre, je vous vois à la télé. Vous, ne me voyez pas, alors entendez-moi.

Merci Monsieur, ne m'oubliez pas. Aidez-moi à aller à l'école.

Tom Toribio-Mercier
Avec l'aide de mon papa. "