Canicule 2012

Les urgentistes nuancent le plan canicule

Le plan canicule est suivi à la lettre dans une maison de retraite de Livry-Gargan
Le plan canicule est suivi à la lettre dans une maison de retraite de Livry-Gargan
L'épisode caniculaire se termine, sans avoir provoqué de pic de mortalité comme en 2003. Le plan gouvernemental semble fonctionner avec efficacité, mais les urgentistes mettent en garde contre des insuffisances structurelles.

P atrick Pelloux , urgentiste et journaliste, se pose la question qui fâche : « Et si la canicule avait continué ? ». « Se satisfaire de la prévention, c'est une chose (...) mais là où je ne suis pas d'accord avec le gouvernement, c'est qu'il faut radicalement changer la politique à l'égard du service public et des hôpitaux", affirme l’écrivain muli-casquette, qui avait alerté les pouvoirs publics en 2003.


"On a fermé beaucoup trop de lits" ces dernières années, répète-t-il. "Toute augmentation d'activité, même de 5% et c'est la surchauffe", a renchéri son collègue urgentiste Christophe Prudhomme.

Un bilan qui reste positif

Mardi matin, 16 départements restaient placés sous vigilance orange par Météo France contre 33 dimanche. Les préfets de 20 départements ont maintenu toutefois le plan canicule de niveau 2. Reposant sur une prévention intense, le plan canicule concerne les maisons de retraite, les hôpitaux et les collectivités locales.


Dès vendredi, au premier jour de la vague caniculaire, la ministre de la Santé Marisol Touraine pouvait constater dans un Ehpad (Etablissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) de la Nièvre, qu'il appliquait déjà le plan, sans attendre que le département soit placé en vigilance orange. Risque de "surchauffe" permanent dans les hôpitaux

Un élan de solidarité

Mardi plusieurs Agences régionales de santé (ARS) dressaient un bilan sans "dysfonctionnement". "Les choses ont été bien gérées par les maisons de retraite (...) notait-on par exemple en région Centre où le mercure est monté à 42,3°C  dans l’Indre. "Nous sommes même depuis le passage en niveau 2 de canicule sur une décélération du nombre de passages aux urgences, et la proportion des plus de 75 ans est plutôt en diminution", notait Raphaël Glabi, de l'ARS Rhône-Alpes.


Jacqueline Sudraut, une responsable de la Croix-Rouge du Lot-et-Garonne, a souligné un "élan de solidarité" et une bonne coordination entre le secteur bénévole et les administrations. Ainsi, une quarantaine de bénévoles sont intervenus auprès des personnes en difficultés et des SDF pour distribuer des bouteilles d'eau.