Londres 2012
Les personnes handicapées, les grands perdants des Jeux Olympiques
S pécialistes des grands événements sportifs depuis la Coupe du monde de football de 2010, Malik affirme n’avoir jamais vu une telle organisation. Des journalistes qui passent avant des personnes à mobilité réduite, des places réservées « sautées », l’impossibilité de ce déplacer en groupe, .... Autant de petit raté qui laisserait sous entendre une « accessibilité bling-bling chez les anglais » selon l’accompagnateur. Le véritable problème se trouve plus tard, à l’ouverture des Jeux paralympiques, le 29 Août. Les locaux seront réutilisés, les problèmes aussi.
Des problèmes de transport récurrent
Premier constat en arrivant fait par Malik, pas de place de parking réservé pour le bus. Les autorités trouvent une solution au problème de l’expédition, se garer sur les lieux d’autres épreuves. « Mais quand nous sommes arrivés à la cérémonie d’ouverture, personne ne savait où on devait se garer ! » précise l’organisateur. « On a fait des tours pendant une heure et demie ». Autres souci, la signalétique. Un problème remarqué par bon nombre de spectateur des JO. Les bénévoles ne sont « pas formés et ils répondent simplement de continuer d’avancer », se rappelle Malik Badsi, « les policiers ne sont même pas du coin ».
La mobilité des personnes handicapées, en réduction
Ils ont mis à destinées aux personnes à mobilité réduite un service de voiturette. Malik relève un des paradoxes de ces Jeux de Londres 2012 : « Ces voitures sont censées pouvoir transporter jusqu’à six fauteuils, mais les chauffeurs ne le savent pas et ils en transportent à peine un ou deux. A la place, ils laissent monter à bord les journalistes qui ont du matériel. Et puis elles n’ont pas de voies réservées, donc on avance au milieu du public. »
Les places handicapées, les bouc émissaires des stades
Un autre problème assez récurrent retient l’attention de l’accompagnateur ; « des soucis au stade olympique pour les épreuves d’athlétisme. On avait réservé des places en catégorie A, en face du du podium. On arrive et on ne peut pas s’installer parce qu’il y a des caméras sur les emplacements pour fauteuils roulants. ». Rebelote le lendemain, ils avaient installé les drapeaux sur les emplacements pour qu’ils ne soient pas trop loin des caméras. Obligeant le groupe de Malik à se déplacer.
Le responsable du stade est venu le voir. Intrigué et choqué, Malik lui demande pourquoi « si il y avait un problème, c’était toujours sur les places réservées aux fauteuils roulants ? » Ce à quoi il répond de manière ingénue : “c’est une bonne question », puis passe à autre chose.
Un urbanisme mal pensé
Dans tous les snacks, il n’y a aucun guichet qui soit à hauteur de fauteuil. Il n’y a pas de bandes rugueuses au sol pour indiquer le chemin aux malvoyants, ni de borne en braille. Le service de billetterie n’est accessible que par téléphone et en anglais. Mais 50% de ma clientèle ne peut pas utiliser le téléphone, même en français. Et 99% ne parle pas anglais. Malik en vient à se constat, « ils ne se rendent pas compte de l’ampleur des difficultés que ça pose pour nous et nos clients ».
L’accessibilité londonienne sonne Bling-Bling
L’accessibilité n’équivaut pas à surface plane uniquement. L’accessibilité ne signifie pas absence d’escalier. Pour Malik, une seule chose à faire : « que tout soit accessible pour tout le monde, sans aide extérieure. » L’organisateur ne voit qu’une raison à cette situation, « A Londres, c’est incroyable ! C’est de l’accessibilité bling-bling. »
Pour lui, les personnes handicapées sont « un public restreint sous les JO, 1% du stade environ. » Il continue sur cette idée, en ajoutant que « dépenser pour eux ne serait rentable. » Une seule frayeur pour cet entrepreneur ; que sous les Jeux paralympiques – avec cette fois ci 450 personnes à sa charge – cela se reproduise. « On est en train de préparer un rapport, {...} nous avons déjà fait des remarques, j’espère qu’ils vont en tenir compte ».
Le site internet Yoola, créé par Malik Badsi : ici
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