Sexualité

A2H : on peut être gay et handicapé et aspirer à une vie amoureuse

Vincent Sangnier, directeur-fondateur de l'association A2H qui milite pour les droits des homosexuels handicapés
Vincent Sangnier, directeur-fondateur de l'association A2H qui milite pour les droits des homosexuels handicapés
Vincent Sangnier, directeur-fondateur d'A2H, invite toutes les personnes sensibles à la double question de l'homosexualité et du handicap à rejoindre les rangs de son association, fraîchement créée.

V incent Sangnier, 30 ans, domicilié à Chepy dans la Somme, vient de créer l'association Handicaps et homosexualités (A2H). Il souffre depuis sa naissance d'infirmité motrice cérébrale, une pathologie qui l'empêche de se déplacer facilement. Il souffre aussi du regard des autres, du fait de son handicap et de son homosexualité. Il vit avec Eric, son compagnon depuis plusieurs années. Mais ça n'a pas toujours été le cas. Vincent souhaite éviter à d'autres de souffrir autant qu’il a souffert. « Pour des raisons évidentes, le célibat touche plus les handicapés que les valides. » Pour lui, il faut que ça change.

L’homosexualité, vu comme un handicap supplémentaire

Le coming-out, ou sortir du placard (ndlr : avouer son homosexualité), est une étape très difficile pour une personne handicapée. « Imaginez, quand on est physiquement dépendant des autres, à quel point ça peut être difficile de s'affirmer comme un être sexué. » Le directeur-fondateur d’A2H rappelle « le culte du corps parfait dans laquelle notre société baigne, surtout dans la communauté gay. » Une seule question est posée par l’association : « les handicapés ont-il leur place dans la communauté gay ? »


Selon le fondateur de l’association, « avoir une vie amoureuse lorsqu'on est handicapé reste compliqué, ce à quoi il ajoute, l''homosexualité est une barrière supplémentaire ». En juillet, il participe à un colloque LGBT - lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres et il est alors invité à témoigner de sa propre expérience: un déclic !

La sexualité, pas une priorité

L’objectif du militant : faire d'A2H un lieu d'écoute, d'échange, d'information et de défense des droits des handicapés. Il souhaite améliorer leur situation en s'appuyant sur la loi de 2005 pour l'égalité des chances. Selon lui, les associations qui existent font un travail excellent, mais « les chantiers qu'elles mènent sont nombreux. La scolarisation, l'accès à l'emploi, les problèmes d'accessibilité... et au final, la sexualité n'est pas une priorité. » Un constat qui explique son engagement : « Il me semblait nécessaire d'offrir un espace dédié à ces questions. »


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