Dys

La Haute Autorité de Santé veut améliorer l'accès aux soins des « dys »

Présentation du guide pour les DYS par la HAS. Catherine Billard (médecin), Christine Auché-Le Magny (FFDYS), José Puig (INSHEA) Dominique Le Guludec (HAS)
Présentation du guide pour les DYS par la HAS. Catherine Billard (médecin), Christine Auché-Le Magny (FFDYS), José Puig (INSHEA) Dominique Le Guludec (HAS)
Les troubles des apprentissages touchent 8% des enfants soit plus de 2 millions de jeunes français. Ces élèves dyslexiques, dysphasiques, dyspraxiques ont encore des difficultés à accéder au dépistage et aux soins. Créés il y a plus de 15 ans les Centres de référence sont aujourd’hui engorgés. La HAS veut améliorer les réponses de proximité.

Ils sont dyslexiques, dysphasiques ou dyspraxiques, c'est-à-dire qu’ils ont des difficultés avec le langage écrit, le langage oral ou la coordination du geste. Ce sont ce qu’on appelle des troubles « cognitifs spécifiques ». Ces troubles touchent selon la Haute Autorité de Santé environ 8% des enfants, soit plus de 2 millions de jeunes français. C’est la première raison qui a poussé la Haute Autorité de santé à s’intéresser à la question. Mais Dominique Le Guludec, la présidente de la HAS, explique que la question des « dys » constitue un enjeu de santé publique aussi parce que le repérage précoce permet d’éviter les conséquences « délétères » de l’absence de prise en charge.

La Haute Autorité de santé rappelle que les professionnels concernés sont nombreux et qu’il faut mieux coordonner leurs interventions. La HAS mentionne spécifiquement les enseignants, médecins scolaires, généralistes, pédiatres, orthophonistes, ergothérapeutes, psychologues, …

Des réponses de « second niveau  »

Entre les professionnels de santé en libéral et les centres de référence dans les hôpitaux, il manque aujourd’hui une réponse de proximité qui permette la coordination des interventions auprès des enfants. C’est sur ce que la HAS appelle « le second niveau  » qu’il convient de mettre la priorité. Ces structures peuvent être des réseaux de soin, des services médico-sociaux, mais ils devront répondre à un cahier des charges précis. Les associations de parents rappellent que les professionnels doivent être spécialisés. La HAS précise que ces équipes doivent être coordonnées par un médecin spécialiste des troubles spécifiques du langage et des apprentissages (TSLA). L’équipe devra « garantir la spécificité de la prise en charge : orthophonistes, ergothérapeutes, psychomotricien, psychologues spécialisés en neuropsychologie,..  »

La Haute Autorité veut être très pragmatique et aider les professionnels à mieux accompagner les enfants « dys  » au quotidien. Elle publie à cet effet une série de fiches synthétiques pour accompagner les professionnels.

Ainsi la HAS publie une fiche à l’usage des médecins généralistes qui donne des indicateurs clairs et simples pour identifier les « signes d’alertes  » et les difficultés spécifiques d’un enfant. De même, elle s’adresse aux enseignants avec une fiche dédiée pour les professeurs afin qu’ils puissent mieux repérer dans les classes les élèves qui pourraient relever d’un suivi médical spécifique ainsi qu’un document de présentation général des troubles. Dans le même esprit, la HAS met à la disposition des parents une série de fiches pour présenter l’ensemble des dispositifs disponibles pour aider les enfants.

A la suite de la présentation, les représentants des familles ont estimés qu’il fallait maintenant favoriser le développement de ces préconisations partout en France. La Fédération française des dys rappelle que les inégalités territoriales sont grandes et que de trop nombreux enfants subissent une « perte de chance  » en raison de l’absence de diagnostic et donc de prise en charge adaptée.

On retrouve tous les documents de la Haute Autorité de Santé sur le portail dédié du site de la HAS.