Paralympiques

Une polémique se crée autour des places pour les personnes handicapées en fauteuil roulant

Beth Davis-Hofbauer, 32 ans, dit se sentir « non humaine » lorsqu’elle apprend qu’elle ne s’assoira pas avec ses enfants le 29 août.
Beth Davis-Hofbauer, 32 ans, dit se sentir « non humaine » lorsqu’elle apprend qu’elle ne s’assoira pas avec ses enfants le 29 août.
Certaines personnes handicapées ont appris qu’elles ne pourraient pas s’asseoir avec leur famille dans le stade pour regarder les Paralympiques. La raison : les spectateurs en fauteuil roulant doivent être dans une zone précise, et accompagnés d’un aidant. Uniquement.

L es parents en fauteuil roulant sont très surpris par la tournure que prennent les jeux Paralympiques. Ils trouvent que ne pas avoir le droit de s’asseoir près de sa famille est de l’ordre de la discrimination. Ils ont récemment appris qu’ils devront être accompagnés par un adulte pour « s’asseoir », mais aussi, que leurs enfants devront être accompagnés par une personne adulte ... et valide.

Discrimination interne

Beth Davis-Hofbauer, 32 ans, est une maman handicapée. Elle dit s'être sentie « non humaine  » lorsqu’elle apprend qu’elle ne s’assoira pas avec ses enfants le 29 août (date d’ouverture des Paralympiques). Elle décide alors de lancer une pétition sur Change.org ; elle recueille plus de 12 000 signatures.


La jeune femme assure avoir tenté d’acheter des tickets pour une épreuve de cyclisme au Vélodrome, pour son mari (et aidant), son fils autiste de 4 ans et sa petite fille de quelques mois. La plaignante affirme que « le comité d’organisation ne voulait pas que je paye le tarif adulte pour que mes enfants puissent s’asseoir sur mes genoux. » Ce à quoi le comité londonien aurait répondu « qu’ils devraient s’asseoir ailleurs ».

Inspire a generation ?

Le crédo des Jeux Olympiques et Paralympiques est « Inspire a Generation », « drôle de manière d’inspirer  » remarque la mère de famille qui déplore avec amertume « une pointe de discrimination dans un événement censé inspirer le respect autour du sport ». Elle explique qu’elle n’est pas en mesure d’assister à un quelconque évènement sportif des Jeux. La faute aux places spéciales et au manque de considération pour les familles.


Une autre mère en fauteuil roulant, Melissa Chapin, 43 ans, a acheté six tickets, 11 mois plus tôt, pour elle et ses jumeaux de 8 ans, Ben et Mia, tous deux en fauteuil roulant. Elle prend aussi des places pour les aidants de ses enfants. « Je suis mère célibataire, comme plein d’autres mères. La seule différence est que je suis sur roues » ironise Melissa.

La billetterie, un problème préexistant

Les organisateurs des Jeux de Londres se sont déjà fait remarquer pour leurs problèmes de vente de tickets tout au long des rencontres. Plus de 2,2 millions de billets se sont vendus pour les Jeux paralympiques, et près de 400 000 sont encore disponibles. Autre souci : des difficultés techniques ont empêché des milliers de personnes d’acheter des tickets en ligne, un problème d’ailleurs abondamment  dénoncé dans la twittosphère.