Présidentielles 2012

Débat du 24 avril entre Roselyne Bachelot (UMP) et Marisol Touraine (PS) : l'intégrale

Roselyne Bachelot-Narquin, ministre des Solidarités et de la cohésion sociale, pour le candidat Nicolas Sarkozy, face à Marisol Touraine, responsable du pôle Social, santé, personnes âgées, handicap, dans l’équipe de François Hollande. Version texte intégrale.

Vincent Lochmann : L’une soutient Nicolas Sarkozy, l’autre soutient François Hollande, Marisol Touraine vous êtes responsable de la thématique sociale, santé, handicap, personnes âgées pour l’équipe de François Hollande. Bonjour !

Marisol Touraine : Bonjour !

Vincent Lochmann : Et Roselyne Bachelot, vous êtes ministre des Solidarités de la cohésion sociale et vous soutenez Nicolas Sarkozy. Quelles sont vos réactions après le premier tour ?

Roselyne Bachelot : Bonjour Monsieur Lochmann !

Vincent Lochmann : Bonjour oui ! Vos réactions à l’issue du 1er tour ? Tout le monde est confiant dans les deux camps, Roselyne Bachelot vous êtes confiante pour Nicolas Sarkozy ?

Roselyne Bachelot : Oh oui ! Je suis dans la bataille. Effectivement le deuxième tour est une nouvelle étape.

Vincent Lochmann : Ca va être difficile non ?

Roselyne Bachelot : Oh ! tous les deuxièmes tours sont difficiles, c’est un deuxième tour effectivement extrêmement serré. Et justement dans cette bataille je vais présenter le bilan de Nicolas Sarkozy en politique sociale, où nous avons, malgré la crise, maintenu le cap, conforté notre modèle social. Nous avons encore beaucoup de choses à faire dans la réorganisation de ce modèle social, je suis heureuse que vous me donniez l’occasion d’en parler ce matin.

Vincent Lochmann : Marisol Touraine, la une de libération titrait  : "François Hollande doit attirer les électeurs du Front National…"

Marisol Touraine : Nous sommes extrêmement confiants dans la perspective du deuxième tour parce que dimanche dernier, c’est un véritable camouflet, un désaveu qui a été infligé à Nicolas Sarkozy. C’est la première fois qu’un Président sortant n’est pas en tête dans une compétition présidentielle à laquelle il se présente et, lui qui a attisé les divisions, les clivages, au fond aura réussi à faire monter la colère d’une part grandissante au point que certains ont choisi le vote du Front National.

Et donc aujourd’hui il reste deux candidats en lisse et nous entendons les colères et les inquiétudes qui s’expriment et nous allons essayer de convaincre la majorité des Français évidemment et la plus large majorité possible de changer de politique et de ne pas poursuivre avec une politique qui a précisément abouti avec tant de désespérance dans notre pays.

Vincent Lochmann : Il y a un certain nombre de Français qui se sentent abandonnés par les politiques et finalement, si on veut faire très court, qui vous mettent dans le même sac : la gauche caviar, la droite Fouquet’s qu’est ce que vous leur dites à ces Français-là qui ont le sentiment que les institutions, la classe politique ne les entend pas ?

Roselyne Bachelot : Moi je veux dire que nous sommes le pays du monde qui consacre la plus forte part de sa richesse nationale aux politiques sociales, aux politiques de protection des plus vulnérables. Cette part de la richesse nationale n’a cessé de croître pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Et j’ai l’habitude de venir sur votre radio, Vincent Lochmann, pour parler des politiques à destination des personnes en situation de handicap. C’est particulièrement visible pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy où nous avons tenu dans une période où la crise a secoué toute l’Europe.

Et où je signale au passage la montée des droites extrêmes se voit partout en Europe et partout de façon beaucoup plus importante que dans notre pays.

Je veux dire que si nous avons pu maintenir ces choses, c’est grâce à une volonté politique trés forte : augmentation de 25% de l’allocation adulte handicapé, augmentation massive du nombre des enfants scolarisés en milieu ordinaire, création de places dans les institutions destinées aux personnes en situation de handicap et je pourrais multiplier les exemples.

Donc nous avons considéré que les politiques à destination des plus vulnérables ne pouvaient pas être la variable d'ajustement de la crise.

Vincent Lochmann: Marisol Touraine qu’est ce que vous dites à ces Français qui se sentent abandonnés ?

Marisol Touraine : Je veux dire que je récuse totalement la symétrie que vous avez établie, ce n’est pas François Hollande qui fréquente les grands hôtels avec ses amis dans le cadre des politiques ou des campagnes électorales. Nicolas Sarkozy à commencé au Fouquet’s, il a terminé au Crillon et tout le monde s’est gaussé …

Roselyne Bachelot : Ce n’est pas digne de vous ce sous-entendu ! Il n’a pas terminé au Crillon, c’est faux…

Marisol Touraine: Ecoutez c’est une réalité et c’est précisément ce que perçoivent les Françai.  Et bien François Hollande, lui, précisément s’est engagé pour une République exemplaire et un comportement personnel qui est celui d’un homme qui n’aspire à ne faire de l’Elysée qu’une espèce de bastion réservé à ses amis.

Et je crois que nous devons justement entendre la demande d'une République exemplaire, de service pour le public et pas simplement pour une bande d’amis. Et donc, Madame Bachelot, vous dites "nous avons développé notre modèle social", si les Français en étaient convaincus, ils auraient voté pour Nicolas Sarkozy.

Vous évoquez toujours deux ou trois sujets, nous pourrions parler, peut-être le ferons-nous, de la santé qui pénalise également les personnes en situation de handicap, des difficultés croissantes d’accès aux soins, des retraites à la baisse, du pouvoir d’achat à la baisse, du chômage à la hausse. Donc on voit bien que le compte n’y est pas et c’est ce que les Français ont dit dimanche dernier.

LA LOI DE 2005

Vincent Lochmann : On va faire de la politique appliquée sur la question du handicap, la loi de 2005, la plupart des observateurs s’accordent pour dire que c’est une bonne loi, la gauche ne l’a pas votée. Alors Marisol Touraine pourquoi ?

Quatre points forts dans cette loi : le renforcement d’obligation d’accessibilité, le renforcement d’obligation d’emploi, le principe des enfants handicapés à l’école ordinaire, la prestation compensation du handicap. Par exemple si on prend ne serait ce que ces quatre points là, pourquoi ne pas avoir voté ça ?

Marisol Touraine : Ecoutez c’était en 2005, nous n’avons pas voté cette voix parce que nous pensions que les contraintes pour atteindre ces objectifs n’étaient pas posés dans la loi.

Vincent Lochmann: Mais les objectifs ?

Marisol Touraine: Et aujourd’hui la vérité, c’est que l’histoire ne nous a pas donné totalement tort puisque nous sommes à trois ans de l’échéance de cette loi et pour nous l’accessibilité est un enjeu majeur et au-delà de l’accessibilité au bâtiment comme elle est souvent comprise, l’accessibilité c’est évidemment l’accès banalisé au sport, aux loisirs, à la culture, à l’emploi, etc. Et on voit qu'il y a encore beaucoup de chemin à parcourir ; et moi je regrette parce que vous dites que la gauche n’a pas voté. La droite, ces dernières semaines ou derniers mois, y compris sous votre Ministère, où ces dernières année, n’a cessé de multiplier les tentatives pour permettre des dérogations au respect de la loi. Et il a fallu l’introduction…

Vincent Lochmann : On va laisser Roselyne Bachelot vous répondre…

Roselyne Bachelot : C’est une question évidemment centrale, lors de la dernière conférence nationale du handicap le 8 juin dernier, le Président de la République..

Marisol Touraine : Une des rares conférences que vous ayez tenue !

Vincent Lochmann : On va laisser Roselyne Bachelot s’exprimer :

Roselyne Bachelot : Il faut être clair dans les textes, la conférence nationale du handicap se tient tous les 3 ans depuis la loi de 2005, et elle s’est tenue à la date prévue : la dernière s’était tenue il  y a 3 ans, celle du 8 juin s’est tenue. Pourquoi vous dites une contre-vérité ? La conférence s’est tenue. Elle a réaffirmé que les objectifs de l’accessibilité n’était  pas négociables et qu’il n’y aurait aucune dérogation à cette règle.

Marisol Touraine : C’est la raison pour laquelle il y a eu tant de dispositions législatives…

L’ACCESSIBILILITE

Roselyne Bachelot : Et il n’y a eu aucune dérogation, nous avons même renforcé à travers la loi de Paul Blanc, nous avons renforcé les contraintes à l’accessibilité.

Je rappelle que dans les bâtiments publics et un certain nombre de résidences (hôtelières, vacances, pour étudiants) seule l’accessibilité aux parties communes était prévue.

Et dans cette loi nous avons exigé qu’un certain pourcentage d’appartements, de logements soient réellement accessibles et non pas potentiellement accessibles, ce qui était une grande avancée.

Et j’ai refusé toutes les tentatives d’influence d’élus locaux, d’ailleurs de droite et de gauche, qui voulaient que nous revenions sur cette accessibilité. Donc j’ai tenu bon et aucune dérogation n’est dans la loi c’est ça le bilan.

Marisol Touraine : Vous savez trés bien que ce n’est pas vrai. D’ailleurs Monsieur Chossy le dit lui-même, qui est un député de votre bord et qui est trés impliqué sur ces sujets.

Roselyne Bachelot : Oui trés bien ! Mais rien n’a été fait !

Marisol Touraine : Oui puisque le conseil constitutionnel censure des mesures de dérogation et que le conseil d’Etat annule un décret d’application permettant des dérogations. Donc je ne crois pas que le bilan soit à ce point là positif. Enfin il faut se projeter dans l’avenir.

Vincent Lochmann: Alors 2015 est-ce qu’on va y arriver ? Roselyne Bachelot 2015 on va y arriver, on s’en approche beaucoup de cette obligation et on est très en retard !

Roselyne Bachelot : La régle n’est pas négociable, nous avons 3 ans pour nous mettre en conformité, nous avons voté une certaine enveloppe de crédit dans ce domaine.

J’ai créé l’observatoire de l’accessibilité à la tête de cet observatoire, il y a un homme tout a fait remarquable qui s’appelle Philippe Bas.

Dans cet observatoire de l’accessibilité, un centre de ressources à été créé. Je remarque d’ailleurs que ces choses qui ont été créées par nous sont reprises dans le programme de François Hollande. Donc un certain nombre de propositions qui sont dans le programme du candidat que soutient Madame Touraine existe déjà.

Vincent Lochmann : Marisol Touraine, les collectivités locales trouvent que ça coûte cher y compris les collectivités locales de gauche.

Marisol Touraine : Non les collectivités locales surtout trouvent qu’elles ne sont pas accompagnées pour procéder aux évaluations nécessaires et à la mise en conformité de leurs locaux. Beaucoup de collectivités sont en retard puisqu’une sur trois seulement aujourd’hui dans notre pays a engagé les démarches nécessaires, donc nous mettrons en place une structure qui permettra d’une part le bilan…

Vincent Lochmann: Elle existe déjà !

Marisol Touraine : Et bien écoutez elle ne marche pas, et nous mettrons en place une structure, une agence de l’accessibilité qui apportera un soutien concret, technique  d’évaluation et de propositions aux collectivités…

Roselyne Bachelot: Ces mesures existent déjà !

Marisol Touraine : Nous aurons à faire dans 3 ans ce qui n’a pas été fait en 7 ans, c’est évidemment un challenge très difficile à relever, mais nous le relèverons.

Roselyne Bachelot: Je tiens à vous annoncer également que nous avons créé au sein du CNAM (Le conservatoire national des arts et métiers)  une chaire d’accessibilité qui vient en appui également de cet observatoire de l’accessibilité, du centre de ressources de l’accessibilité.

Vincent Lochmann : Roselyne Bachelot et Marisol Touraine sont nos invitées ce matin, l’une soutient Nicolas Sarkozy et l’autre François Hollande, c’est le débat de l’entre deux tours sur les questions de handicap de santé et de solidarité.

Vincent Lochmann : « Marisol Touraine responsable de la thématique sociale Santé et handicap, Personnes âgées dans l’équipe de François Hollande et Roselyne Bachelot ministre des Solidarités, de la cohésion sociale. L’une vient d’Angers l’autre de Tours. Ce sont deux voisines qui sont venues nous voir ce matin sur l’antenne de Vivre FM.  Les auditeurs nous ont envoyé des questions. Elles concernent beaucoup la question de l’emploi et des ressources. Il y a Denys qui nous écrit Marisol Touraine : « s’il est élu, que compte faire François Hollande pour l’Allocation Adulte Handicapé ? »

ALLOCATIONS , EMPLOIs, RESSOURCES

Marisol Touraine : « Oui ça c’est un des grands sujet de la droite que de dire qu’elle a augmenté au cours de ces cinq dernières années. Il y a eu une augmentation beaucoup moins importante que ce qui est affiché compte tenu de l’inflation. Manifestement dans notre pays il y a un nombre important de français qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Il y a évidement ceux qui sont bénéficiaires ou titulaires de cette allocation, il y a d’autres minimas sociaux. Je crois que la première question d’ailleurs sera de savoir s’il faut maintenir son statut de minimum social à cette allocation et au fur et à mesure que la croissance nous permettra de dégager des marges de manœuvre, d’aller vers une revalorisation qui permette de se situer au niveau plus proche du SMIC, mais c’est vrai qu’aujourd’hui les promesses qui sont affichées doivent être tenues rapidement et la situation que nous laisse la droite des comptes sociaux ne nous permet pas de prendre d’engagement définitif à ce stade. »

Vincent Lochmann : « Roselyne Bachelot  l’augmentation de 25% sur le quinquennat c’est fait. Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? »

Marisol Touraine : « Enfin 13% quand on enlève l’inflation. C’est une réalité »

Roselyne Bachelot : « La promesse de Nicolas Sarkosy a été tenue d’une augmentation de 25% de l’Allocation de l’Adulte Handicapé. Je dois dire qu’y a d’autres mesures qui ont accompagnées, la possibilité par exemple de cumuler cette allocation avec non plus 1,1 fois le SMIC mais 1,3 fois le SMIC ce qui était quelque chose d’important. Nous avons également au niveau de la PCH considérablement … »

Vincent Lochmann : « La Prestation de Compensation du Handicap… »

Roselyne Bachelot : « Pardon, ce qui fait que y a un certain nombre d’ailleurs de personnes handicapées, qui  avec le complément d’allocation d’adulte handicapé arrivent d’ailleurs de façon bien supérieur au SMIC . Alors effectivement, dont acte d’ailleurs, j’ai noté que contrairement à ce qui circule ici ou là, il n’y a pas eu d’engagement de Monsieur Hollande sur un revenu de subsistance ou sur la disparition de la barrière d’âge. Evidement que si nous venons à meilleur fortune, (vous savez moi  j’ai consacré depuis 30 ans 40 ans ma vie de militante associative et ensuite de militante politique aux personnes en situation de handicap) et bien sûr en tant que ministre en charge des solidarités nous avons voulu dans cette situation de crise faire le maximum à ce niveau là. Y a pas d’un coté les gens bons et de l’autre coté les gens méchants, bien entendu que si nous venons à meilleurs fortune et si la situation de nos comptes sociaux s’améliore. Tout sera fait pour augmenter les allocations, les revenus des personnes en situation de handicap. Nous l’avons fait, nous le ferons encore. »

Vincent Lochmann : « Roselyne  Bachelot , le Président  Sarkozy dans ses discours de campagne parle beaucoup des assistés. Alors, y a des personnes handicapées qui sont choquées par ce vocabulaire « d’assistés », Roselyne Bachelot qui sont ces assistés ? »

Roselyne Bachelot : « Y faut pas confondre l’assistance, et nous avons un devoir d’assistance, nous avons un devoir d’aide, c’est le socle de solidarité républicaine. En quoi ce mot d’assistance serait un mot à rejeter ?

Marisol Touraine : « c’est  ce que fait Nicolas Sarkozy, c’est ce que fait notre gouvernement alors vous à titre personnel vous n’entrez pas dans ce type de discours, mais enfin vous êtes solidaires d’un gouvernement qui a décidé d’engager… Je suis désolée parce qu’on ne peut faire comme si à titre personnel on était choquée par un certain nombre de discours, et d’ailleurs vous l’avez exprimé vis-à-vis par exemple de Laurent Wauquiez et êtes solidaire d’un président et d’un gouvernement qui aujourd’hui à décidé de crier haro sur ceux qui bénéficient de la République et de la solidarité nationale.

 

Roselyne Bachelot : « Nous avons un engagement de solidarité et cet engagement de solidarité, nous l’avons tenu auprès des personnes les plus vulnérables et les plus fragiles ; les personnes handicapées bien entendu, les personnes âgées, avec une augmentation considérable des crédits destinés à ces personnes âgées, les familles  bien entendu, la politique familiale est une politique de soutien envers les plus fragiles puisque 80% des allocations qui sont destinées aux familles, des aides, sont sous conditions de ressources. Je rappelle que les politiques familiales sont passées de 4,7% du produit intérieur brut de la richesse nationale à 5,1% de la richesse nationale sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, donc véritablement une aide aux plus vulnérables qui est tout à fait considérable, par exemple le plan de lutte contre les violences faites aux femmes qui a augmenté de 30%. »

Marisol Touraine : « Il n’empêche que c’est dans votre gouvernement qu’on a parlé de l’assistance comme du cancer de la société, c’’est le président sortant est le candidat que vous soutenez qui parle aujourd’hui de vrai travail comme si il y avait des hommes et des femmes dans ce pays qui ne souhaitaient pas travailler ou des hommes et des femmes qui avaient un faux travail on ne sait pas très bien ce que cela veut dire. C’est vous qui avez annoncé tous les trois mois la réforme en direction des personnes âgées, en perte d’autonomie, de la dépendance  et vous ne l’avez pas faite, renvoyant cela à la responsabilité individuelle. C’est vous ou votre gouvernement qui parle de responsabilisation individuelle plutôt que de responsabilité. On pourrait égrener cela, c’est vous qui pour les familles avez stigmatisé, les familles en considérant que … elles étaient pour les familles monoparentales… c’est un rapport Bocquel  à l’origine de la délinquance des enfants qui avait mis en avant le dépistage précoce, non pas dans une perspective sanitaire mais dans une perspective répressive et sécuritaire. On voit bien que, au fond la solidarité  est une idée que vous brandissez, mais qui au fond n’a pas été avancée. Je ne fais que répondre, madame au thème que vous avez évoqué vous-même.

Roselyne Bachelot : « Vous égrenez des procès d’intention qui ne sont absolument pas justifié. Pour ce qui concerne l’emploi des personnes en situation de handicap  qui marque effectivement des difficultés et  des difficultés qui ont été majorées par la crise. »

Vincent Lochmann : « ON a Clément qui nous écrit et qui nous dit qu’il est diplômé et qu’il ne trouve pas de travail. Il a un BTS en informatique. On lui dit qu’il est trop lent. Qu’est ce que vous lui dites à Clément ? »

Roselyne Bachelot : « Je veux lui dire que nous avons fait des efforts considérables dans cette période de crise, c’est la loi de 1987, toutes les grandes lois sur le handicap ont été faites par notre famille politique, que ca soit la loi de 1975, la loi de 1987 ou la loi de 2005.

C’est notre famille politique qui a construit la politique du handicap. Le taux de personnes employées est passé de 2,4 à 2,9 pourcent. Maintenant 50 pourcent des entreprises ont ce taux d’emploi et il nous reste encore des progrès à faire. Cependant le problème qui nous est posé n’est pas tant de renforcer l’obligation qui est déjà très forte.  Je vais à la rencontre de ces entreprises et elles nous disent qu’il y a un vrai problème de formation professionnelle et donc, nous avons considérablement augmenté les crédits de la formation professionnelle a destination des personnes en situation de handicap, ils ont augmenté de 40 pourcent depuis 2008. Je souhaite que nous puissions établir sur le même mode de l’obligation des 6 pourcent, de flécher 6 pourcent des crédites de la formation professionnelle a destination des personnes en situation de handicap. »

Vincent Lochmann : « Mariesol Touraine, François hollande indique dans sa proposition 32, je renforcerai les sanctions en cas de non respect des 6 pourcent de travailleurs handicapés »

Marisol Touraine : « Oui parce que la question de l’emploi actuellement ce n’est plus une question d’objectifs à atteindre, l’objectif il est fixé et il n’est pas atteint, c’est de faire en sorte qu’il le soit. En 2011,  6000 postes d’accompagnement de demandeur d’emploi pour les personnes en situation de handicap on été supprimé, ce qui montre le peu de crédit qu’il faut accorder à vos déclarations d’intentions  madame, mais au delà je crois qu’il faut faire en sorte que les entreprises soit davantage contraintes de respecter les normes qui doivent s’imposer à elles. Cela en faisant la différence entre celles qui sont entrain de monter en puissance, parce qu’il y a des entreprises qui ne sont pas encore au 6 pourcent mais qui font des efforts régulièrement pour y arriver, et a l’inverse celle qui s’en désintéresse et renvoi uniquement sur les ESAT.

Par ailleurs, je crois que la question de la formation, mais pas simplement de la formation professionnelle est tout à fait importante. Pour favoriser l’insertion dans l’emploi, il faut un parcours scolaire en amont qui soit positif et soutenu et c’est la raison pour laquelle nous disons clairement que nous feront un effort dès l’entrée à l’école des enfants en situation de handicap en consolidant le statut et en augmentant le nombre des auxiliaire de vie scolaire en particulier, qui aujourd’hui sont dans des situations précaires. Ce sera une partie des 60 000 postes qui seront créé dans l’éduction national. »

Roselyne Bachelot : « Sur les auxiliaire de vie scolaire je peux répondre qu’effectivement la dé-précarisation des auxiliaire de vie scolaire est un sujet tout à fait important, nous l’avons commencé, et je signal que lors de la dernière rentrée scolaire nous avons fait un effort qui ne s’était jamais fait puisque nous avons passé le nombre des auxiliaire de vie scolaire de 30 000 à 41 000 soit plus de 30 pourcent d’augmentation. Nous avons également augmenté les crédits d’accompagnement de 30 pourcent, c’est tout à fait considérable, ils sont passés de 350 à 450 millions d’euros. Nous l’avons fait dans un contexte de grandes tensions sur les finances publiques, cela montre bien notre volonté d’accompagner les personnes en situation de handicap et les enfants scolarisé puisqu’il n’y a pas de formation professionnelle évidemment s’il n’y a pas au départ une formation initiale. »

SCOLARISATION

Vincent Lochmann : « Le monde de l’école se sent malmené par la politique du gouvernement sortant, on a l’impression que le courant ne passe pas entre l’école et le gouvernement aujourd’hui »

Roselyne Bachelot : « Ecoutez, moi ce que je veux dire c’est que véritablement, en ce qui concerne les enfants en situation de handicap, puisque c’est le sujet que nous abordons ce matin, l’effort à été fait de manière tout à fait considérable. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de sujets qu’il reste à aborder. Je pense en particulier que l’interface entre les milieux ordinaire et les milieux spécifique soit être mieux assuré. Vous savez, nous ce que l’on adore dans notre pays c’est mettre des enfants dans une case. Je vois par exemple la prise en charge des enfants autiste.

Le président de la république et le premier ministre on décidé de faire de l’autisme la grande cause national. Et bien il faut que dans un parcours de prise en charge d’un enfant, on puisse aller d’un milieu ordinaire à un milieu spécialisé et véritablement nous avons un très grand effort de coordination. »

Vincent Lochmann : « Marisol Touraine sur la question de l’autisme, il y a une forte attente des associations pour que la France rattrape son retard sur ce domaine »

Marisol Touraine : « Deux choses, d’abord pour qu’il y ait une meilleure prise en charge des enfants en situation de handicap, et de tous les handicaps à l’école, je ne crois pas que la bonne solution était de supprimer les réseaux d’aide, les RASED, qui jouaient un rôle notamment en direction de ces enfants.

Quand on pense la nécessité de mieux dépister, mieux accompagner les enfants qu’on appelle dys, les dyslexique on voit qu’il y a un travail qui non seulement n’a pas été fait mais a été sabordé. Vous avez raison de souligner que nous sommes très en retard en matière d’accompagnement et de prise en charge de l’autisme. Il y a eu récemment la publication d’un rapport de la Haute Autorité de Santé qui fait un certain nombre de préconisations notamment dans la nature de la prise en charge et je crois qu’il faudra faire en sorte que ce rapport trouve tout ces prolongements y compris dans les choix thérapeutiques qui sont préconisé. »

Vincent Lochmann : « Aujourd’hui le secteur médico-social, les établissements spécialisés sont inquiets et vous le savez l’une et l’autre sur les conditions de leurs financements, les budgets sont de plus en plus serrés de plus en plus difficiles pour ces établissements, comment on sort de ces difficultés la ? »

Roselyne Bachelot : « L’ONDAM (Objectifs nationaux des dépenses Assurance Maladie) qui est consacré au secteur médico-social à augmenté de plus de 4 pourcent et pour ce qui concerne le secteur les personnes âgées de 6,1 pourcent.

Je voudrais revenir, Vincent Lochmann, puisque c’est une question qui me tient particulièrement à cœur, sur la question de l’autisme. Nous sortons d’un plan autisme qui a permis des avancés tout à fait significatives, en particulier des structures qui développe des méthodes comportementalistes. Je pense avoir fait sortir de la clandestinité ces méthodes, c’était très attendu par les parents. Maintenant nous avons un corpus d’expérimentations qui va nous permettre de développer ca. Je suis très heureuse que la Haute Autorité de santé est condamné de façon tout à fait claire les techniques du Packing, elle a estimé que c’était des techniques qui s’apparentaient à de la maltraitance.

Nous allons pourvoir sortir la prise en charge des enfants autiste du tout psychanalyse qui a fait beaucoup, beaucoup de dégâts. Nous avançons maintenant dans un contexte apaisé et nous allons pouvoir avoir des solutions très concrètes pour nos enfants. »

Vincent Lochmann : « Dernière question. Marisol Touraine, vous avez dit tout sera négociable, tout ne sera pas possible. »

Marisol Touraine : « Oui c’est une formule qui a été reprise. J’évoquais notamment la question de la réforme des retraites mais de façon générale la démarche qui sera la notre sera une démarche de négociation, de dialogue.

Contrairement a Nicolas Sarkozy, François Hollande lui ne méprise pas en qualifiant de corps intermédiaires les organisations syndicales, les associations et les collectivités locales car au fond le choix de la cohésion sociale de la solidarité, il passe par la négociation avec les associations et les organisations syndicales. C’est ensemble que nous devons définir les priorités compte tenu des contraintes financières qui sont les nôtres, les objectifs à atteindre mais avec une volonté résolu de faire progresser la solidarité dans ce pays d’améliorer l’accès aux soins, le niveau de vie le pouvoir d’achat d’améliorer aussi tout simplement l’inclusion de l’ensemble des Français dans notre société. »

Vincent Lochmann : « Merci beaucoup à toute les deux d’être venues nous voir ce matin. On est exactement à égalité de temps de parole, donc je ne vous laisse plus dire un mot (rires). »

Marisol Touraine : « Bonne journée ! »

Roselyne bachelot : « Au revoir Vincent Lochmann ! »

Vincent Lochmann : « Au revoir et encore merci beaucoup, Marisol Touraine pour François Hollande et Roselyne Bachelot pour Nicolas sarkozy. »