ITEP

Un tournoi de rugby rassemblant des enfants qui présentent des troubles du comportement

Organisé cette année à l’ITEP de Cerçay, dans la région Centre, le 12ème challenge national inter ITEP de rugby s’est déroulé le weekend du 16 au 18 juin. 320 jeunes se sont opposés lors d’un tournoi où l’important n’est pas la victoire, mais les points de fair-play et de coopération

« On veut prouver que l’on peut réunir 320 jeunes d’ITEP (Institut  thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques) sans qu’il y ait de problème insurmontable ». Pari réussi pour Dominique Malhaire. Il est l’un des deux fondateurs de ce tournoi qui a pour objectif d’expliquer à ces jeunes qui souffrent de troubles du comportement que la violence n’est pas une solution face aux difficultés de la vie. Gérer la déception, l’agacement ou l’énervement sont les points clés de ce weekend où les jeunes n’ont pas pour objectif de remporter la première place du tournoi mais de gagner tous les points de coopération et de fair-play.

 

Se déroulant du 16 au 18 juin sous un soleil radieux dans le domaine idyllique de l’ITEP de Cerçay, au sud d’Orléans, le 12ème challenge national inter ITEP de Rugby a réuni environ 320 jeunes souffrant de troubles du comportement, âgé de 10 à 16 ans, et 120 accompagnateurs provenant d’une quarantaines d’ITEP répartis dans toute la France. Malgré la chaleur, le challenge s’est déroulé sans encombre avec bonne humeur, plaisir de jouer et fair-play. Les valeurs clés de ce tournoi depuis sa création.



 

 

« Une compétition sportive et comportementale » Sanoussi Diarra, président de l’association Rebonds

 

Il y a douze ans, l’ITEP de Morlaix inaugurait un premier regroupement national autour du rugby. La même année, la rencontre entre Dominique Malaire, directeur de 5 ITEP de la région de Toulouse et administrateur de l’Association des ITEP et de leurs réseaux (AIRe), et de Sanoussi Diarra, président de Rebonds, association qui utilise le rugby comme outil d’éducation et d’insertion sociale, conduit à la création du challenge national inter ITEP de rugby. Ce tournoi, audacieux, verra le jour officiellement en 2007 grâce à un cahier des charges strict : « un règlement très particulier parce que finalement sur l’activité rugby on a opéré un traitement didactique de l’activité qui nous permet de dire que l’on est, non pas sur une compétition sportive, mais sur une compétions sportive et comportementale, et pour se faire on a mis en place des points de fair-play et de coopération qui permettent avec la complicité des jeunes d’évaluer leur propre comportement sur le terrain ».

 

 

Avant et après chaque match, l’arbitre, membre de l’association Rebond, rappelle aux jeunes les règles du jeu, de sécurité, et l’objectif de ce tournoi. Grâce à un système de points, une équipe qui se comporterait mal et qui ne serait pas fair-play ne pourrait pas remporter le tournoi.

 

 

L’insistance sur le respect de ces règles est primordiale pour le président de l’AIRe, Gilles Gonnard qui trouve que c’est une bonne préparation à la vie : « la vie ce n’est pas forcément être plus fort et gagner tout le temps, on peut réussir en tenant compte de l’autre ». 

 

 

 

Des règles qu’ont parfaitement intégré les jeunes qui se sont préparés à ce tournoi pendant toute une année avec l’aide de leurs éducateurs. Avant chaque match, entraineur et enfants répètent à l’unisson : « l’objectif, ce sont les points de fair-play et de coopération ! »

 


 

Un esprit d’équipe que ces élèves ont, pour une grande partie, parfaitement intégré. Malgré quelques placages un peu rude par moment, le respect des consignes de sécurités et le fair-play ont toujours été appliqué. Lucas âgé de 13 ans a apprécié ce bon esprit. Lorsqu’il y eu « un blessé qui est tombé par terre, il s’est relevé et on l’a applaudi. »

 

 

 

« Nous utilisons le rugby comme outil thérapeutique » Dominique Malaire, directeur de pôle à l’association ARSEAA

 

Sous ses aires de vacance, ce weekend est un élément clé de l’éducation de ces enfants. Le rugby est utilisé comme un outil thérapeutique. Etant un sport de contact, ces enfants qui « ont souvent une grande difficulté à accepter qu’on les touche » doivent « accepter le contact, la prise en compte de son corps, et du corps de l’autre ».

 

 

A travers ce weekend, ils apprennent également à vivre en communauté. Camping, activités sportives, ferme éducatives, les incitent à côtoyer d’autres enfants.




Lors du tournoi, même si la défaite peu parfois être douloureuse, l’important est d’apprendre à surmonter ces obstacles qui prendront, plus tard, d’autres formes au cours de leur vie future.


Le reportage est à retrouver en podcast ici.