Maltraitance

Afrique du Sud : 94 décès dans des foyers pour personnes handicapées

Qedani Mahlangu, membre du gouvernement de la province de Gauteng
Qedani Mahlangu, membre du gouvernement de la province de Gauteng
En Afrique du Sud, 94 personnes atteintes de maladies et de handicaps mentaux sont décédés en 2016 suite à des maltraitances. Les patients avaient été transférés d’un hôpital à plusieurs foyers inadaptés à leurs handicaps. Un rapport vient de paraître.

« Pas de fusils, 94 morts silencieux, et le décompte n'est pas fini ». Voici comment le professeur Malegapuru Makgoba, défenseur des droits en Afrique du Sud, a titré son enquête officielle. Le rapport est lisible ici. Il est en anglais.

En 2016, un millier de personnes handicapées ont été transférées. Parmi elles, des personnes atteintes de déficiences intellectuelles, de maladies mentales et d’infirmités motrices cérébrales. Elles ont été déplacés de l’hôpital Life Esimeni, dans la région de Pretoria, vers 27 foyers de soin résidentiels. Le but était de faire des économies. Les centres de soins n’étaient pas qualifiés pour les accueillir dans les meilleures conditions. Conséquences, 94 personnes sont décédées à la suite de diarrhées, de déshydratation et d’épilepsie. Une seule a succombé à sa maladie. Le rapport indique que certains témoins comparent les établissements sanitaires à des « camps de concentration ». Le père d'un garçon faisant partie des 94 patients a raconté que son fils était tellement affamé qu'il avait mangé la matière plastique dans laquelle était emballé son hamburger.

Les négligences du gouvernement de la région.

Le rapport indique que les établissements ont été, je cite : « sélectionnés de façon mystérieuse » et se sont avérés incapables « de faire la différence entre les nécessités d’assurer des soins professionnels spécialisés (…) et une simple opportunité financière ».

La « ministre » provinciale chargée de ce secteur, Qedani Mahlangu, a présenté sa démission. Le premier ministre de la province David Makhura a promis de poursuivre tous les responsables du drame.
Le Cosatu, le plus grand syndicat du pays, a exigé la mise en place d’un « système de soins public global » sans « sous-traitance » vers le privé.