Paralympiques

Les athlètes français handicapés en stage à Lille

Pendant que les Jeux olympiques battent leur plein, les 164 athlètes handisports sont arrivés dimanche dernier à Lille dans le Nord pour s’entrainer en vue de la date butoir, le 29 août prochain. C'est aussi l'occasion de sensibiliser la population à la condition des personnes en situation de handicap.

D éjà mobilisée pour les sportifs valides des Jeux olympiques de Londres, la région de Lille l'est à nouveau pour les athlètes des Paralympiques. Un enjeu double : mettre à disposition un panel d'équipements sportifs ;  sensibiliser la population aux handisportx. Lille, Neuville-en-Ferrain, Marcq-en-Baroeul, Villeneuve-d'Ascq, Comines, Guesnain, Roubaix, Tourcoing, Lambersart, Wattignies et Wasquehal : la liste des villes camps de base des 164 athlètes handisports est longue.


En plus de l'entraînement, des rencontres sont organisées, au cas par cas, avec les enfants des centres aérés des villes concernées. Une façon de briser les préjugés sur le handisport ; et de faire des Jeux paralympiques la vitrine idéale pour changer le regard sur le handicap. « Nous sommes venus plusieurs fois en un an pour choisir des lieux de performance, précise Gilles Johannet, délégué général du Comité paralympique et sportif français (CPSF). Ce qui a primé dans nos choix, c'est la préparation finale avant les Jeux. « On va bien user vos sites d'entraînement », sourit Damien Séguin, porte-drapeau de la délégation française.

L’espérance d’un nouveau regard

« Le problème concerne le handicap en général. Nous voulons que les personnes valides s'intéressent à la performance de nos athlètes », confie Gérard Masson, président du CPSF. Le manque de médiatisation n'est pas étranger à cette situation. « On ne pourra changer le regard que quand on sera vus par tout le monde, prévient William Bracq, président du comité régional handisport du Nord - Pas-de-Calais. Pour beaucoup, handisport rime avec fauteuil roulant. Mais ce n'est qu'une partie. Il y a les malvoyants, les déficients intellectuels... »


pour William Bracq, les Jeux paralympiques peuvent avoir un impact important sur le développement du handisport dans la région. « En 2008, année des Jeux olympiques de Pékin, nous avions 1 200 licenciés handisports dans la région. Cette année, nous en avons 1 800. » Et 90 clubs qui proposent 23 disciplines différentes. Ceci fait du Nord-Pas-de-Calais la troisième région française pour le handisport en général, et la première pour les jeunes handisportifs. Un phénomène qui pourrait surfer sur la vague des Jeux paralympiques pour s'étendre encore plus.

Lier le public des supporters aux sportifs

« Le championnat du monde d'athlétisme handisport, organisé à Villeneuve-d'Ascq en 2002, a été un déclic pour beaucoup, élus compris », rappelle William Bracq. Cette fois, il espère pouvoir toucher les personnes en situation de handicap, où qu'elles soient. «  À Lille ou sur la Côte d'Opale, c'est facile de s'intégrer. Mais il reste des lieux un peu "désertiques" où il n'y a pas de structures handisportives. » Et les athlètes de l'équipe de France paralympique auront un rôle primordial à jouer pendant ces Jeux. Améliorer le score de la France à Pékin, 52 médailles dont douze d'or, pourrait créer l'engouement nécessaire.


« Une fois que les Jeux olympiques sont finis, les Jeux paralympiques, tout le monde s'en fout ! ». Le cycliste Laurent Thirionet n'est pas "remonté", mais agacé. Les organiser dix-sept jours après la clôture des JO (du 29 août au 9 septembre), c'est trop tardif. L'idéal ? Les avancer. « Ça serait une sorte d'apéro !  » Du côté des officiels, on ne partage pas cet avis. « Je n'en vois pas une seule raison », lance Gérard Masson, président du Comité paralympique et sportif français. « Les Jeux paralympiques sont placés après car nous utilisons les infrastructures des Jeux olympiques. »


Ce qu'il réclame, c'est une médiatisation à la hauteur de l'événement. « Pour huit heures de direct des Jeux olympiques, nous n'en demandons qu'une, mais à une heure de grande audience », souffle le pédaleur.