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Arnaud Montebourg sur le handicap

Arnaud Montebourg, candidat à la Primaire de la gauche
Arnaud Montebourg, candidat à la Primaire de la gauche
Un candidat à la Primaire de la gauche qui nous répond. Arnaud Montebourg s'exprime sur la question du handicap. Il fait un tour exhaustif de la question. Financement public, école, accès aux services publics et emploi, tous ces sujets ont été abordés par l'ancien ministre de l'économie.

Nous avons posé à tous les candidats à la Primaire de la gauche des questions sur les grands domaines de l'action publique et la prise en compte du handicap dans chacun d'eux. Seul Arnaud Montebourg nous a répondu. (Voir aussi notre article sur la Primaire de la gauche)

1. Handicap et politiques publiques : lutter contre les discriminations et les inégalités pour une intégration réussie dans la société

La lutte contre l’insécurité sociale est au cœur du projet que je porte. Cette ambition est due pour l’ensemble des français, à commencer par les plus fragilisés, parmi lesquels les handicapés et leurs proches.
Il faut pour cela amplifier et accélérer encore les efforts de la nation en faveur de l’intégration des personnes handicapées, lutter encore plus efficacement contre les discriminations et les inégalités qui les touchent tout particulièrement, qu’ils s’agissent des soins de santé, de l’éducation, de l’emploi ou encore des services sociaux parmi lesquels les logements et les transports.
Le handicap doit être considéré comme une priorité nationale et bénéficier d’un plan pluriannuel d’actions, en faveur des personnes handicapées, mais aussi du soutien et l’accompagnement des aidants.
1. l’école pour tous

L’école de la République a le devoir d’accueillir tous ces enfants et de leur donner à chacun la chance de révéler et conforter leurs compétences et de faciliter leur intégration dans la société.

Sous l’impulsion de la gauche, la scolarisation des élèves en situation de handicap a connu d’incontestablesprogrès, tant d’un point de vue quantitatif, 280 000 enfants sont aujourd’hui accueillis à l’école, que qualitatif avec des efforts importants de formation des enseignants et de mise à disposition d’auxiliaires de vie. Il faut amplifier et faciliter encore l’accès à l’éducation et à la formation.
Il importe que chaque enfant handicapé puisse bénéficier des apprentissages et à la vie scolaire, que ce soit au sein d’une unité d’enseignement spécialisée ou au sein d’une classe ordinaire. Il faut pour cela revoir la formation et les moyens d’accompagnement de ces enfants pour qu’ils puissent au-delà des apprentissages exprimer leurs capacités, en faire usage et s’intégrer le mieux possible dans la société.
Je n’oublie pas non plus que la question de la scolarisation des enfants handicapées soulève également en amont question du dépistage qu’il faut renforcer encore pour prendre en compte le plus tôt possible les besoins spécifiques de ces enfants, de coordination des différentes interventions et d’accompagnement des parents.

Par ailleurs, la prise en charge et l’intégration des enfants doit se poursuivre au-delà du primaire pour faciliter la suite de leur parcours, soit vers l’apprentissage, soit à l’université, au-delà des possibilités d’accès à la formation continue tout au long de la vie qui doit leur être offert, comme à chacun.


2. Financement, compétences, qui fait quoi, qui finance ?


Il faut de toute évidence, et dans un souci d’efficacité, donner plus de lisibilité et visibilité sur les actions des différents acteurs ainsi que sur les aides aujourd’hui proposées. Il faut renforcer la gouvernance et l’efficacité de l’action de tous, au service des personnes handicapées et leurs proches, mais aussi pour les structures de soins, d’hébergement ou encore d’accompagnement sanitaires, médico-sociales et sociales. Il faut de la même façon revoir les aides et encouragements aux entreprises pour faciliter l’employabilité des personnes handicapées.Il faut pour cela privilégier le principe de subsidiarité et favoriser l’intervention de chacundes acteurs au niveau oùil est le plus efficace, que ce soit au niveau national, régional ou local

Il faut dans ces conditions faire un bilan avec toutes les parties concernées de la situation, mettre en place une large concertation et rechercher avec l’ensemble des parties prenantes les réponses les plus adaptées, compte tenu par ailleurs des ressources disponibles, afin de renforcer l’efficacité et l’efficience des actions publiques en faveur des personnes handicapées, ou encore des aides et subventions en faveur de leur intégration.


3. Accessibilité

Il n’y a pas d’intégration à la vie sociale et aux services sans réponse pérenne aux besoins d’accessibilité. Cette question dépasse la seule question de l’accès aux services publics (éducation, transports, logement..) et concerne également l’accès au travail, à la santé, à la culture…

Les objectifs initiaux de la Loi de 2005 doivent dans ce cadre être maintenu, même si l’échéance initial à due être repoussée, compte tenu des investissements et ressources à mobiliser pour l’atteinte de cet objectif. Nous n’avons pas le choix et les efforts, conduits avec les collectivités locales, l’ensemble des acteurs associatifs et les responsables d’entreprises, doivent être encouragés.

Par ailleurs, nous devons amplifier et accélérer l’offre publique de services proposée par internet afin de faciliter la vie au quotidien des personnes handicapées en regroupant via une seule porte d’entrée l’ensemble des informations utiles, mais aussi en proposant de nouveaux accès à des services de proximité (taxi, accompagnement, et accueil anticipés pour certains services publics etc.…). Il faut partir des besoins des populations handicapées et rechercher des solutions pragmatiques à leurs attentes. L’innovation doit la encore être au service de la population handicapée.


4. Citoyenneté et participation

Les priorités en matière de handicap doivent répondre à un objectif de promotion de leurs capacités et leur accès à une vie active et sociale choisie.

La mise en œuvre de ces priorités exige la mobilisation conjointe de l’ensemble des acteurs, pour une meilleure autonomie et une inclusion pleine et entière dans la vie de la cité.

Il faut pour cela renforcer leur sentiment d’appartenance à la société, poursuivre les efforts pour transformer le regard individuel et collectif de la société sur le handicap, et lutter encore plus efficacement contre les inégalités et discriminations dont peuvent souffrir les personnes handicapées.


5. Psychiatrie/handicap/prisons/exclusion

Certaines populations souffrant de handicap peuvent de par leurs caractéristiques et spécificités, présenter des risques importants de ruptures dans leur parcours de prise en charge et d’accompagnement, avec pour conséquences de graves perturbations dans leur état de santé, leur vie sociale et affective, pouvant les conduire jusqu’à un état d’exclusion et d’extrême pauvreté et de souffrance.

Il faut mettre en place des stratégies nationales en faveur de ces populations bien individualisées et des plans d’actions efficaces, comme cela est depuis peu le cas en faveur des populations polyhandicapées ou souffrant de troubles psychiatriques.

La question des prisons, dans toute sa complexité, comme celui de la grande pauvreté et exclusion, doivent faire l’objet d’une attention toute particulière et bénéficierégalement de tels plans d’actions.

6. emploi et discrimination

Le chômage est le fléau de notre société, particulièrement s’agissant de populations défavorisées comme celles des personnes handicapées pour lesquelles le taux de chômage reste deux fois plus important que le reste de la population générale.

Pour ces personnes, l’objectif doit être l’intégration dans la société et l’obtention d’un emploi correspondant à leurs capacités et leurs aspirations. Il faut leur donner pour cela toutes les chances de réussite, au-delà de l’obligation faite aux entreprises de les accueillir. Il faut aller plus loin, encourager et agir sur toute la chaine de l’emploi, formation initiale et continue, incitation aux entreprises, accès aux moyens de transports et/ou possibilité de nouvelles forme de travail collaboratif et à domicile….L’accès à l’activité, à une vie sociale et à un revenu décent est une priorité pour laquelle nous devons consacrer toutes nos énergies dès les premiers temps du quinquennat à venir.


7. Ethique / fin de vie

La Loi Clayes-Leonetti, récemment adoptée, a instauré un droit à chacun de bénéficier sous certaines conditions à une sédation profonde et continue jusqu’au décès et offre désormais la possibilité d’anticiper ses choix de fin de vie et de pouvoir signifier ses souhaits concernant la prolongation, la limitation ou l’arrêt des traitements médicaux. Les textes d’applications sont en cours de publication et diffusion. Dès lors, il semble raisonnable de donner à cette nouvelle législation le temps de se mettre en place, de procéder à une évaluation de son impact avant éventuellement d’envisager de poursuivre la réflexion collective sur ce sujet à l’occasion de la révision des Lois sur la Bioéthique, en 2018.

8. Ressources

Pour compenser l’incapacité à travailler et les surcoûts liés à une vie en autonomie des personnes handicapées, il existe tout un ensemble d’aides (AAH, ACTP, ACFP…), à titre ou en complément de revenus, allouées par l’État ou les collectivités locales. Il existe par ailleurs des aides financières tant pour la vie professionnelle des personnes handicapées que les entreprises ou pour l’aide à la compensation du handicap.L'AAH bénéficiera de mon engagement à revaloriser les minimas sociaux et d'un suivi permettant de corriger les disparités de traitement qui peuvent exister d'un département à l'autre.

Il faut, d’une façon ou d’une autre, entre les aides, les subventions et les revenus du travail, permettre aux personnes souffrant d’un handicap de disposer d’une vie digne ainsi que d’une intégration pleine et entière dans la société.

Je souhaite que le fonctionnement des MDPH soit significativement amélioré. Simplification, personnalisation, réduction des délais, participation des usagers devront être privilégiés.

La question dans ces conditions n’est pas une question d’assistanat, mais bien de justice sociale et de permettre à nos concitoyens de trouver toute leur place dans la société.

9. Santé

Tous les rapports disponibles soulignent que de nombreux obstacles empêchent les personnes souffrant de handicap d’accéder facilement aux services de santé et médico-sociaux, avec pour conséquence une santé dégradée. Le handicap peut par ailleurs conduire plus fortement à un risque de baisse de niveau de vie et à la pauvreté faute d’accès à l’éducation, l’emploi et à un revenu, et par les dépenses qu’il occasionne.

La lutte contre ces inégalités constitue une des priorités de mon plan de bataille contre l’insécurité sociale que je me propose de déployer afin de mieux protéger nos concitoyens, à commencer par les plus défavorisés comme les personnes handicapées

10. Culture / sports

Toutes les actions permettant et facilitant l’accès à la culture et aux sports, et de façon générale à une meilleure intégration dans la vie de la cité sont à rechercher et amplifier. C’est une politique très importante qui doit s’inscrire dans la durée et dans la lutte contre toutes les inégalités et discriminations dans laquelle je souhaite inscrire l’ensemble de mes actions en faveur de nos concitoyens et de plus de justice sociale.

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