Erasmus

Erasmus fête ses trente ans

Il a trente ans, il a fait le tour de l’Europe et tous les étudiants le connaissent. Non, il ne s’agit pas d’un chanteur à la mode, mais du programme de mobilité européenne, Erasmus.

Erasmus permet aux étudiants et aux enseignants d’universités européennes de faire un séjour dans un  établissement  d’un autre pays de l’Union Européenne. Il connaît un succès croissant depuis 1987 et fête, cette année, ses trente ans. Des milliers d’étudiants sont déjà partis chez nos voisins européens. Pourtant, malgré l’attrait du projet, peu d’étudiants en situation de handicap osent se lancer dans le programme. Ils étaient moins de 0,2% en 2013, d’après l’association Droit au savoir. La France est même particulièrement en retard puisqu'en 2012-2013, seulement 10 étudiants handicapés français sont partis, contre 56 chez nos voisins allemands et 125 chez les Polonais, selon ces mêmes sources.

Différentes législations sur le handicap

Plusieurs problèmes se posent à eux, certains étant communs à l’ensemble des étudiants. Tout d’abord, la langue. En effet, partir à l’étranger, c’est savoir parler l’étranger. Ce n’est pas toujours facile lorsque l’on voyage dans des pays où la langue n’est pas ou peu étudiée à l’école. Plus facile d’aller à Liverpool qu’à Budapest. Surtout quand l’anglais y est peu pratiqué.

L’administration elle-même peut être un obstacle. Bien qu’étant soumis à une législation commune au sen de l’Union européenne, chaque pays possède sa propre manière de prendre en charge les personnes handicapées. Il faut donc parfois revoir tous les droits et les aides dont disposent les étudiants, notamment pour les bourses.

La mobilité est une contrainte supplémentaire. Il faut trouver un lieu de vie et d’études adapté à son handicap. Pour cela, heureusement, il existe le logiciel MapAbility. Il met à disposition de tous les plans des universités et leur accès aux personnes handicapées. Pour se déplacer en ville, l'université peut mettre en place une aide à disposition des étudiants, notamment un service de taxis.

Prévoir les coûts supplémentaires

Enfin, les finances sont, pour le plus grand nombre, un souci majeur, malgré les aides fournies par l’Etat. C'est d'autant plus vrai pour les personnes atteintes de handicap et qui font face à des coûts supplémentaires et qu'il faut prévoir avant le voyage.  

Bien que le programme Erasmus se soit ouvert aux personnes handicapées, il reste encore de nombreuses choses à faire pour les inciter à partir. Car, bien qu’ils en aient le droit, beaucoup n’osent pas tenter leur chance devant le gigantisme des démarches. C’est bien dommage car tous les étudiants que nous avons contactés nous parlent d’une expérience formidable et conseillent à tous de se lancer dans l’aventure.