Sport handicap

Valérie Fourneyron : « La France est en retard sur la question du handicap »

• 6 août 2012 à 11:10

Valérie Fourneyron, ministre des Sports et ancienne députée-maire de Rouen.

M édecin de formation. maire de la ville de Rouen. élue députée en 2012, Valérie Fourneyron voit les Jeux paralympiques comme l’occasion de créer un prisme sur le handicap. Un façon de montrer ce qu'il est possible de réaliser pour les personnes handicapées. « La France est l'un des pays les plus en retard sur la question du handicap. Pour rattraper notre retard, notre priorité est l'accès au sport pour tous », déclare la ministre des Sports, avant de préciser, « avec cet objectif : réduire les inégalités d'accès aux infrastructures.  »

Les Jeux paralympiques

Les Jeux paralympiques de Londres, qui se dérouleront du 29 août au 9 septembre 2012, sont les plus importants jamais organisés. Sous le drapeau tricolore, 154 athlètes ont été sélectionnés. Un objectif : remporter 16 médailles d'or. Pour Valérie Fourneyron, l'ambition c'est de : "Faire mieux que lors des derniers Jeux lors desquels les tricolores avaient remporté 52 médailles, ce qui nous avait classés 12e nation. Donc l'objectif de la France pour ces Jeux paralympiques, ce serait que l'on rentre dans les 10 premiers..."

Ensemble sur le même terrain

Amère, la ministre se souvient qu’à l'époque, dans sa ville de Rouen, « les clubs regroupaient toutes les personnes en situation de handicap. Désormais, la pratique est d'intégrer les personnes handicapées dans les clubs de valides pour chaque discipline. » Elle rappelle que les parcours d'excellence des valides et non valides ont les mêmes problématiques (l'entraînement, l'effort...) et conclut sur ce point en affirmant : « Sur le terrain, il est donc logique que les mêmes clubs accueillent valides et personnes handicapées. Ce qui permet davantage de changer le regard des personnes valides. »

La flamme olympique aux Paralympiques

La flamme olympique s’éteindra à la fermeture des JO. Symbole et manifeste d’un relais du respect, ce flambeau devrait être confié aux équipes des Paralympiques, selon Laura Flessel, sportive de haut niveau et marraine du Club des supporters handisport en vue des Jeux paralympiques de Londres, " tous ont les mêmes rêves olympiques, ne pas éteindre la flamme olympique à la fin des JO pour la transférer aux Paralympiques." 

Une initiative que Mme Fourneyron juge intéressante, d'autant que la valeur symbolique de la flamme est pour les athlètes très importante. Les Jeux paralympiques leur offrent une vitrine exeptionnelle pour la mise en lumière de leur parcours et performances. Rappelons enfin que le slogan choisi pour les Jeux 2012 : "Inspire a Generation". Un message d'espoir et d'exemplarité qui, pour le handisport, doit prendre tout son sens : le sport doit être pour les jeunes en situation de handicap source d'élan et de motivation et leur donner confiance.

La difficile question du handicap mental

Depuis 2000, la France n'avait plus de sportifs handicapés mentaux aux Paralympiques. Cette année, ils seront 4 à représenter notre pays. Selon la ministre des sports, ce point des Jeux n’est pas assez mis en avant : «  Nous voulons en effet penser à toutes les situations de handicap. On parle toujours du handicap moteur, mais il y a aussi le handicap visuel et le handicap mental ».

Pour les sportifs amateurs, Valérie Fourneyron annonce une forte mobilisation sur ce point au ministère des Sports. Elle mentionne aussi dans cette interview les avancées faites sur la place faite à l’autisme dans le sport français. La Fédération française d'équitation porte depuis quelques années déjà un projet d'accès aux handicapés mentaux. Une pratique que le ministère des Sports accompagne.