Autisme

La culture : un moyen d'ouverture et d'inclusion pour les jeunes autistes

La fondation Cognacq-Jay fête cette année ses 100 ans.
La fondation Cognacq-Jay fête cette année ses 100 ans.
Pour son centenaire la Fondation Cognacq-Jay a souhaité ouvrir une vaste réflexion sur les enjeux de la solidarité sociale. C’est ainsi qu’elle a organisé dans son IME une journée dédiée à l’autisme. Parmi les sujets abordés, un a particulièrement retenu notre attention : la culture comme moyen d’ouverture et d’inclusion pour les jeunes autistes.

Confortablement installé dans le quinzième arrondissement, l’institut médico-éducatif (IME) de la fondation Cognacq-Jay accueille des adolescents autistes et les accompagne vers l’âge adulte. En ce 7 Juillet cependant, c’est un enthousiasme particulier qui anime l’IME à l’occasion de la journée des regards croisés sur l’autisme durant laquelle se succèdent tables rondes, lectures et expositions. Un sujet a particulièrement attiré notre attention :  l’« ouverture et inclusion des jeunes autistes par la culture :  un travail d’équipe pluridisciplinaire. » Réunis pour parler de leur expérience, des associatifs, des professionnels, tous en contact direct avec l’autisme. 

« C’est important d’être à l’écoute, considérer la personne comme un potentiel »

Malgré des parcours et des méthodes de travail différents, un consensus semble pourtant se dégager parmi les différents intervenants réunis lors de cette table ronde : les jeunes atteints d’autisme ne sont pas moins capables que les autres, bien au contraire, ils ont une singularité toute particulière, chose essentielle pour être un artiste, qui les démarque. Comme le résumait monsieur Driss El Kesri, fondateur et rédacteur en chef du journal le Papotin : « C’est important d’être à l’écoute, considérer la personne comme un potentiel ».

Bien sûr cela nécessite parfois des aménagements particuliers, c’est pour cela par exemple que l’association brutpop fournit à ses jeunes des instruments plus simples d’utilisation. Mais il y a toujours au final un résultat qui n’est pas seulement intéressant au sein des milieux fermés des centres et des instituts, mais qui mérite de franchir les murs et le fait parfois avec brio. C’est ainsi que La Pommeraie, grâce à ses ateliers protégés, a permis à de nombreux artistes d’émerger, leurs œuvres touchant des publics bien éloignés du handicap. Les clients du magasin d’Art de la Pommeraie, n’achètent pas par compassion ou pour soutenir le handicap, mais bien parce que les œuvres qu’ils ont en face d’eux sont de qualité et plaisent.

La culture au service de l’inclusion

Plus encore, le medium culturel offre de nouveaux espaces d’expressions, voire des nouveaux moyens de communiquer. Pour celle ou celui qui a parfois du mal à verbaliser une idée ou partager une sensation, la musique, le dessin ou le théâtre peuvent être des formes de langage plus évidentes. Plus encore, les ateliers de création sont l’occasion d’une coopération, de rencontres, de création de lien social dans un espace privilégié. Parfois même, l’intégration permise par la culture est encore plus spectaculaire : c’est l’histoire émouvante qui nous est contée, que celle d’un jeune garçon autiste qui aimait taper sur les objets à sa proximité pour faire du bruit, et à qui l’on amène un jour une batterie et des DVD de grands batteurs. Après des mois à visionner les DVD, il avait appris seul à jouer de la batterie et fait aujourd’hui partie d’un groupe de musique. Preuve parfaite que pour un jeune autiste la culture peut être à la fois un moyen de développer son potentiel et lui permettre davantage d’inclusion.