Accessibilité

Au CEA de Grenoble, l'accessibilité est rentrée dans le quotidien

L'accès pour tous du site du Commissariat de l'énergie atomique de Grenoble est un but, voire un art de vivre
L'accès pour tous du site du Commissariat de l'énergie atomique de Grenoble est un but, voire un art de vivre
Un site de recherche scientifique, grand comme cent terrains de foot, accessible aux personnes handicapées : c'est le projet du Commissariat à l’Energie Atomique de Grenoble (CEA). Ce centre de recherche et d’innovation a pour ambition de devenir « handi-accueillant » d’ici 2020.

Une ville dans la ville, voilà à quoi ressemble le site de recherche scientifique de Grenoble. Son point fort ? Être intégré à une collectivité locale inscrite, depuis 2010, dans une démarche de développement durable. Doté de « moyens de transports doux  », ancré dans une logique de réflexion globale menée autour de l’accessibilité, cette sorte de « campus  » dédié aux énergies et matériaux s'étend sur 67 hectares. 80% des aménagements sont considérés accessibles aux personnes handicapées. Un programme défendu par le Commissariat de l’énergie atomique (CEA). Cet établissement public de recherche se donne quatre ans pour les rendre accessibles en entier. 

 

La notion d'accessibilité est encadrée de deux manières au regard de la Loi française. Du côté de l'emploi, un taux d'embauche de personnes handicapées, de l'ordre de 6%, est exigé au sein des entreprises publics et privées de plus de 20 salariés. En terme d'architecture, les bâtiments doivent être conçus ou repenser en fonction des normes européennes d'accessibilité. Le directeur du CEA, Philippe Bourguignon, défend une démarche volontaire pour régler ces questions d'emploi et d'aménagement. D'abord considérée comme un projet, la mise en accessibilité du site fédère au point de bâtir une culture d'entreprise. 

 

 

Pour se déplacer à pied ou en fauteuil roulant, des allées couvertes ont été installées le long de la route. Pour tous les usagers de deux roues, le déplacement sur le site est facilitée. Des garages vélos sont répartis auprès de la centaine de bâtiments. Quatre des six entrées sont aménagées pour le passage des fauteuils roulant. Tout bâtiment, une fois rendu accessible à tous, réinterroge les habitudes. Une poignée de porte a été installée assez basse pour être utilisée par une personne handicapée. Ce détail rendra service à quelqu'un d'autre, par exemple, un livreur chargé de carton entre les mains : il pourra ouvrir la porte avec son coude.

 

Une visée pratique de l'accessibilité

 

La chef du projet, Hélène Birraux, invite à considérer « les normes dans l’usage  ». Ainsi, elle s'appuie sur les remontées d'un groupe d’usagers. Le retour d’expérience sur les sites et objets conçus permet d’améliorer l’accès aux espaces de travail des intervenants, tout handicap confondu. 

 

 

Les remontées transmises par le groupe d’usagers mis en place permet de modifier ou d’ajuster la signalétique, des services et autres aménagements. Ainsi, un panneau d’entrée de porte a pu être amélioré d’un bâtiment à un autre. Du braille en minuscule avait été inscrites alors que, dans les faits, des personnes malvoyantes ne connaissaient le braille qu’en lettre majuscule.

 

 

Le handicap ne s’approche non plus comme une faiblesse, mais stimule une forme de flexibilité. Et devient tremplin même pour concevoir l’espace et les échanges professionnels autrement. Ne plus stigmatiser une personne handicapée au rang de malade, mais plutôt favoriser son autonomie.  Cette visée se retrouve sur le site du CEA à l’image du rétroviseur placé dans les ascenseurs. L’utilisation d’un fauteuil roulant reste un moyen d’être maître de ses déplacements. Le CEA fait figure de proue en matière d’accessibilité. Car il se détache des normes chiffrées et donne la priorité aux côtés pratiques des aménagements.

 

A noter : Les journées de la mobilité durable

Vendredi - samedi 23 et 24 septembre 2016

Ouvert à tous - gratuit. 

 

Images : Raphael Helle