Autisme

Nombreuses réactions après le rapport de la Haute autorité de santé sur les traitements de l'autisme

Le traitement de l'autisme déchaine les passions
Le traitement de l'autisme déchaine les passions
Au pays de Françoise Dolto, cette annonce porte un coup dur pour les psychanalystes qui disent subir « une croisade ».

Le verdict est tombé. Dans son rapport publié le 8 mars, la Haute autorité de santé préconise l’approche comportementale, au détriment de la psychanalyse, en ce qui concerne les traitements de l’autisme. Au pays de Françoise Dolto, cette annonce porte un coup dur pour les psychanalystes qui disent subir « une croisade  ». Vivre FM vous propose un tour d’horizon des différentes réactions qu’a suscitées ce rapport très attendu.

Le Nouvel Observateur titre : « Autisme et psychanalyse : le scandale enfin mis à jour  ». L'hebdomadairel décide de mettre en lumière ce qu’il dénonce comme « le vrai scandale », en relatant les paroles de Philippe Evrard, membre du comité de pilotage des recommandations de l’HAS, qui déplore que « un tiers seulement des personnes autistes et leurs familles reçoivent l’aide personnalisée qui leur est nécessaire  » ; un « scandale … qui devrait faire mettre en cause l’Etat français  ».

« Entre inquiétudes et félicitations : réactions après le rapport sur l’autisme de la Haute Autorité de Santé» ; sur cette affaire, Le Monde, pour sa part, recueille les impressions des satisfaits et des plus sceptique : le Collectif Autisme  s’agace, « Les approches psychanalytiques sont seulement qualifiées de non consensuelles, alors qu'aucune étude scientifique ne valide ces pratiques. » . Daniel Fesquelle, auteur d’une proposition de loi visant à interdire les traitements psychanalytiques de l’autisme, fait le même constat et ajoute : "l’HAS a reculé sous les pressions corporatistes des lobbyistes psychanalytiques" ; tandis que, de son côté, l’association Vaincre l’autisme, elle, « félicite HAS pour ce rapport ». Dans le camp des psychanalystes, le professeur Delion, chef du service psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent du CHRU de Lille, bastion du Packing, estime que le rapport de l’HAS est « une catastrophe pour les enfants autistes bénéficient du Packing et pour leurs parents ». Le quotidien offre à la psychiatre Marie-Noël Clément, directrice d’un hôpital de jour pour enfants à Paris, la possibilité d’évoquer son point de vue dans un édito intitulé : "Psychanalyste ne soyons pas sectaires  ». Elle y dénonce « une attitude corporatiste dans laquelle certains psychanalystes se disent persécutés ».

Le Figaro choisit de voir l’affaire sous un autre angle, en titrant : « Autisme : encore un sursis pour la psychanalyse  ». Pour le Figaro, « la haute autorité de santé s’est refusée à condamner l’approche psychanalytique  » et a fait « machine arrière ». La France reste le dernier pays à pratiquer la psychanalyse dans le traitement de l’autisme. Le quotidien rappelle que la Nouvelle-Zélande a "rangé dès 2008 la psychanalyse parmi les interventions non recommandées », soit deux ans après  nos voisins espagnols ; elle n’est même plus citée dans les recommandations américaines et écossaises.

Pour Libération le rapport porte des «coups dur contre le psychanalyse » et Le Point titre : « La pertinence de la psychanalyse n’est pas démontrée ».

Bien que la psychanalyse ne soit pas complètement désavouée, les associations de parents d’enfants autistes et notamment Autisme France accueille avec soulagement la décision de la Haute autorité de santé de s’opposer à la pratique du Packing. L’HAS se déclare « formellement opposée à l’utilisation de cette pratique » que la présidente d’Autisme France, Danièle Langloys, qualifiait de « barbare  ».