Visibilité

Une prune pour la conductrice handicapée

Suzy, conductrice handicapée, n’en revient toujours pas. Une contravention pour « date de la validité de la carte GIG-GIC non lisible ». Cela ne s’arrête pas là, elle l’obtient en stationnant sur un emplacement à Pau réservé aux personnes handicapées, où le stationnement n’est pas payant.

" I l suffisait de se pencher un peu pour la voir, cette date ", lâche la conductrice. Handicapée à 80 % et titulaire d'une carte d'invalidité depuis dix ans, elle conteste l'infraction : "J'ai l'habitude de me garer sur cette place avec mon macaron bleu en évidence derrière le pare-brise et je n'ai jamais eu de problème. Une autre personne utilise cette place, et même si sa carte est périmée depuis 2009, elle n'a jamais reçu de PV… Alors pourquoi ai-je été verbalisée ce jeudi ?".


L'amende, de 135 €, est donc amère. On note aussi qu'une demande d'enlèvement du véhicule a été formulée par l'agent de surveillance de la voie publique (ASVP) de la ville de Pau qui a signé le "papillon"…

Une exonération évidente

Suzy ne veut pas payer les 135 euros. Avec sa canne, elle s'est donc rendue au commissariat pour formuler sa contestation. Et elle s'est fendue d'une lettre à Martine Lignières-Cassou, députée et maire de Pau, pour lui faire part de sa colère. Le courrier a été envoyé samedi matin.


La maire de Pau s'est saisie du dossier : "Cette conductrice s'est également déplacée au local de la police municipale", indique-t-elle. "Il s'avère que la date de validité de son macaron n'était pas visible au soleil. Il lui a été conseillé de saisir l'officier du ministère public : l'exonération devrait logiquement lui être accordée. Dans un cas évident comme celui-ci, il ne devrait pas y avoir de problème".

Une vérification nécessaire et demandée

La maire rappelle que le contrôle de l'utilisation des emplacements handicapés est destiné à éviter que ceux-ci ne soient indûment occupés. C'est une demande des associations de handicapés. "Il est logique de vérifier les dates de validité des cartes GIG-GIC, car il est apparu que des descendants de personnes handicapées utilisaient frauduleusement des macarons qui n'étaient plus valides, ajoute-t-elle, or il est important que ces places restent disponibles pour celles et ceux qui en ont réellement besoin".