Paralympiques

Paralympiques : Sandrine Aurières-Martinet, judo

Deuxième aux Jeux d'Athènes en 2004 et aux Jeux de Pékin en 2008, Sandrine Aurières-Martinet entend bien cette fois-ci monter sur la plus haute marche à Londres. Mariée, un enfant, un emploi de kiné à Mâcon, les entraînements quotidiens, les journées sont bien remplies mais pas question de se relâcher en cette année paralympique.

U ne vie de famille, une vie professionnelle, une vie sportive. C'est une vie somme toute classique que la judokate, qui combat chez les mal-voyantes dans la catégorie des -52kg, mène chez elle en Bourgogne. Il faut un peu jongler pour être à l'heure partout, c'est un peu le stress, mais finalement tout se cale bien. A tel point que l'on se demande si Sandrine Aurières-Martinet a un handicap ? Bien sûr, la question est un peu provocante car souffrant d'une achromatopsie depuis la naissance, elle n'a pas de cornée ce qui l'empêche de voir de loin et de deviner les couleurs ; alors forcément, rien n'est vraiment simple pour elle.

Ses premiers tatamis sont allemands

Quelle place occupe réellement son handicap dans sa vie de tous les jours ? « Je n'ai pas du tout été élevée avec la notion de handicap, explique-t-elle, j'ai eu une scolarité classique avec quelques aménagements visuels comme des jumelles monoculaires ; on me donnait aussi des photocopies pour que je puisse suivre les cours en même temps que tout le monde ». Une fois le Bac scientifique en poche, direction l'université où suivre les cours devient un peu plus compliqué.. En parallèle, elle a commencé le judo et en 1998, un premier tournoi remporté en Allemagne lui fait démarrer sa longue carrière sur les tatamis. Et c'est sur un tatami, entre deux entraînements au Morote, un mouvement d'épaule dont elle s'est fait la spécialiste en compétition, qu'un partenaire lui parle de l'existence d'une école de kinésithérapeute pour déficients visuels. C'est sans hésitation qu'elle se dirige dans cette voie pour être finalement diplômée en 2006 et entrer dans la vie professionnelle, avec un petit plus peut-être sur les autres kinés, « une sensibilité tactile un peu plus prononcée » qui compense les problèmes de vue.

« Travailler et m'entraîner, j'assume ! »

Côté sportif, actuellement l'entraînement est quotidien. De la pratique tous les midis, avec de la course, de la musculation ; l'enchaînement d'ateliers ; puis, du judo au Dojo de Mâcon, au moins trois soirs par semaine. Avec les valides. « Je fais aussi des compétitions avec les valides, précise-t-elle, c'est important de se mesurer à eux, car pour progresser il faut avoir en face un judo qui a du répondant. Et puis, c'est bien, aussi, de montrer que malgré le handicap on a un bon niveau ». Ce bon niveau, Sandrine Aurières-Martinet ne l'a jamais perdu. En année de reprise, en 2011, après avoir accouché l'année précédente, elle a remporté les Jeux Mondiaux et se prépare au défi d'une troisième compétition paralympique avec des idées en or, malgré cet emploi du temps chargé qui pourrait lui coûter de l'énergie au final. « J'assume ! C'est un choix que j'ai fait et il me convient parfaitement. Bien sûr, parfois il faut jongler, la fatigue peut se faire sentir mais tout est bien en place. Et puis, cette vie c'est aussi de la stabilité pour moi et ça me convient bien ». Tout est dit. Alors à Londres, face à une concurrence toujours plus dangereuse, où il va falloir se méfier de tout le monde, c'est une judokate bien dans sa tête qui se présentera sur les tatamis. Une sacrée force, une plénitude qui pourrait l'amener vers la plus haute marche du podium.

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